PSA, à Mulhouse : Un débrayage qui fera date18/09/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/09/une2355.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA, à Mulhouse : Un débrayage qui fera date

Mercredi 11 septembre, près de 900 ouvriers débrayaient à l'usine PSA de Mulhouse à l'appel de quatre syndicats : CGT, CFDT, CFTC et UNSA.

Dans cette « usine réputée plutôt calme » selon une agence de presse, c'est l'annonce des attaques en préparation sur nos salaires qui a suscité le plus gros débrayage que l'on ait connu depuis la grève de 1989.

Comme le dira ensuite un gréviste : « Je n'ai jamais fait grève de ma vie, mais quand on touche à mon assiette, c'est plus possible. » Cet appel à débrayer correspondait à un mécontentement partagé par un grand nombre de salariés de l'usine. Particulièrement dans les secteurs liés à la production de la Peugeot 2008, cela sonne comme une provocation, alors que les heures supplémentaires s'enchaînent depuis des mois avec tous les samedis travaillés ainsi que deux jours fériés d'ici à la fin de l'année.

La veille du mercredi 11 septembre, la direction tentait de dissuader les ouvriers de faire grève, arrêtant la production pendant dix minutes pour organiser partout des réunions d'équipe. Le message se voulait rassurant : « Rien n'est signé, ayez confiance en vos syndicats qui négocient, pensez à l'image de Mulhouse, la seule mobilisation utile est celle pour garantir l'avenir de l'usine. », etc. Mais tout ce que la direction a réussi à faire est d'énerver encore plus bon nombre de travailleurs.

Le 11, dès 5 h 30, 500 ouvriers se réunissaient au centre du site et une large majorité défilait ensuite le long des lignes de montage où les deux chaînes de production étaient arrêtées. Les cadres avaient dû sortir du lit plus tôt que d'habitude. Après un peu moins de deux heures de débrayage, l'engagement était pris par les ouvriers en grève de tout faire pour se retrouver plus nombreux lors de la prochaine action Puis l'équipe d'après-midi débrayait également à la prise de poste, et 300 ouvriers se réunissaient pour défiler une nouvelle fois au Montage.

Le lendemain, la direction réunissait à nouveau tous les salariés avec des réunions d'équipe, pour leur présenter les « avancées de la négociation ». Bien entendu, personne n'était dupe de la véritable cause de ce premier recul de la direction, qui est à mettre à l'actif des débrayages.

Dans ces deux débrayages, qui ont été suivis par un débrayage en équipe de nuit à l'Emboutissage, on a pu voir un grand nombre d'ouvriers faire grève pour la première fois, et c'est un encouragement pour la suite.

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