Michelin Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) : Menacés de licenciements Les travailleurs se mobilisent18/09/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/09/une2355.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) : Menacés de licenciements Les travailleurs se mobilisent

Début juin, les 960 travailleurs de l'usine Michelin de Joué-lès-Tours ont appris que le patron comptait se débarrasser de 730 d'entre eux d'ici quelques mois, avec la suppression de la fabrication de pneus poids lourds à laquelle l'usine est dédiée depuis une dizaine d'années.

Depuis cette annonce, la direction a multiplié les réunions avec les représentants des syndicats, réunions d'où il n'est rien ressorti, sinon la volonté bien arrêtée de Michelin de maintenir les licenciements et de les payer le moins cher possible. À l'occasion d'une de ces réunions qui s'était tenue le 26 juin à Clermont, siège du groupe, plus de 400 travailleurs de Joué avaient fait le déplacement pour y manifester leur colère.

Mercredi 11 septembre devait se tenir la dernière réunion à Joué, avant la suivante, annoncée comme déterminante, qui doit se dérouler à Clermont le 19. Depuis le début, ces pseudo-négociations se déroulent hors de l'usine, dans une salle municipale située à un bon kilomètre. Cette fois, les syndicats CGT et Sud ont appelé les travailleurs à débrayer et à se déplacer en nombre pour les y accompagner. Comme s'ils n'attendaient que cela depuis des semaines, les travailleurs ont été nombreux à répondre présent. Les débrayages ont massivement vidé les ateliers dans les trois équipes et ce sont près de 500 ouvriers qui se sont rendus en cortège de l'usine jusqu'à la salle.

Là, les délégués CGT, Sud et CGC ont dénoncé les scandaleuses propositions de la direction : des primes dérisoires, le « choix » de s'embaucher en intérim dans les entreprises du coin, des sites de mutations imposés par la direction... Ils ont rappelé que, aux dires des experts, ces licenciements n'ont aucune justification économique. Mais cela est une évidence pour tous. Tout le monde sait que Michelin, avec les milliards de bénéfices accumulés depuis des années (1,6 milliard encore en 2012), a parfaitement les moyens de maintenir ces 730 emplois.

Ils ont ensuite demandé que neuf volontaires, parmi les plus jeunes, les moins jeunes et les plus anciens, les accompagnent à l'entrevue. Une heure après, tous sont ressortis pour dire, comme chacun s'y attendait, que la direction n'avait rien à dire avant le 19. Mais ni le directeur de l'usine de Joué ni le représentant de la direction Michelin qui le chaperonnait n'ont osé sortir devant les travailleurs pour le leur dire en direct. Leur courage a été salué par des huées bien méritées.

Il n'y a en effet aucune raison pour que Michelin sacrifie 730 travailleurs... sauf son avidité de profits sans limite. De cela, les travailleurs de Michelin-Joué sont bien conscients et leur forte présence chaque fois qu'une action est proposée montre qu'ils n'ont pas baissé les bras.

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