Hollande et les impôts : Vous paierez moins que si vous aviez payé plus18/09/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/09/une2355.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hollande et les impôts : Vous paierez moins que si vous aviez payé plus

Annoncée par TF1 comme un événement, l'interview de François Hollande dans le cadre du 20 heures le 15 septembre n'a pas bouleversé l'audience habituelle du journal. D'ailleurs les téléspectateurs qui auraient pu espérer quelque nouvelle encourageante concernant les salaires bloqués, les prix en hausse ou l'explosion des impôts en ont été pour leurs frais.

Foin des vagues promesses de « justice fiscale » à usage de campagne électorale : l'entourage du président se contente à présent d'évoquer une future « pause fiscale », ce qui serait le minimum après que, sous prétexte de réduction des déficits, 12 milliards d'impôts supplémentaires ont été prélevés sur la population. L'interviewé le confirme, plutôt que d'impôts supplémentaires, il s'agira surtout « d'économies sur le budget de l'État et de la Sécurité sociale », en d'autres termes de suppressions d'emplois dans les services publics, entraînant à leur tour une dégradation de ceux-ci, et de diminutions des remboursements ou des prestations en cas de maladie.

Mais en matière d'impôts ? C'est mieux que si cela avait été pire, estime Hollande en substance, mieux que si son concurrent à la présidence avait été élu. La hausse de la TVA annoncée par Sarkozy ? Hollande l'a reportée de quatorze mois. La hausse des cotisations retraite ? Rien à voir avec les impôts, elle est destinée à financer les retraites ! Quant à tous ceux qui, suite au blocage du barème, ont vu leur impôt sur le revenu 2011 et 2012 augmenter, à ceux qui n'étaient pas imposables et le deviennent, ils devraient se sentir rassurés, puisque, « pour 2014, le barème va être réindexé sur le coût de la vie ». Mais il n'est pas question d'un retour en arrière et ceux qui désormais paient plus, continueront.

La réalité, derrière les paroles soporifiques, c'est bien que, du fait de la diminution du plafond du quotient familial, 1,3 million de familles paieront en moyenne 64 euros de plus par mois. La réalité, c'est que pour financer les 20 milliards de crédit impôt compétitivité alloués chaque année aux entreprises, la TVA augmentera de 19,6 à 20 % et de 7 à 10 % pour le taux intermédiaire. C'est aussi que la cotisation vieillesse, en hausse de 0,3 %, ponctionnera les salaires de 4,5 euros par mois au niveau du smic. C'est encore que, contraints de déclarer la part patronale concernant les mutuelles collectives d'entreprise, 16 millions de salariés devront verser près d'un milliard de plus au fisc.

Soyons positifs : un impôt va vraiment diminuer, et pourtant Hollande n'en a pipé mot. L'impôt sur les sociétés, actuellement à 33,3 %, après avoir été à 50 % sous Giscard d'Estaing, devrait baisser à 30 %. Hollande n'a donc pas usurpé le titre dont il s'est vanté devant la présentatrice de TF1, Claire Chazal : le président des entreprises.

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