Les entreprises du CAC 40 vont verser sous forme de dividendes à leurs actionnaires la moitié des 80 milliards de bénéfices faits en 2013. C'est davantage que l'année précédente. Ceux-ci voient également leur fortune augmenter grâce aux programmes de rachat d'actions. Les sociétés y consacrent cette année six milliards, soit 1,6 milliard de plus qu'en 2012. Pour racheter leurs propres actions, elles proposent à leurs détenteurs un cours bien supérieur aux dernières cotations. Quant aux bénéfices que rapportent les actions restantes, ils augmentent mécaniquement, puisque celles-ci sont moins nombreuses.

Cette année, c'est donc banco et super banco pour les actionnaires. Les sociétés qui déversent sur eux ce pactole sont pourtant les mêmes qui, au nom de la compétitivité, licencient et réduisent leurs effectifs, comme Total, numéro un du CAC 40, qui ferme la plate-forme chimique de Carling en Moselle, ou Sanofi, par exemple.

C'est bien connu : à en croire les patrons, la moindre augmentation de salaire ou le maintien d'une usine peut mettre en péril la survie de l'entreprise. Les milliards versés aux actionnaires, eux, sont absolument sans danger. Ce serait même un signe de bonne santé !