Après la journée du 10 septembre, que propose la CGT ?18/09/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/09/une2355.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Après la journée du 10 septembre, que propose la CGT ?

Les manifestations organisées le 10 septembre ont montré que dans tout le pays des milliers de militants et de travailleurs ne sont pas prêts à accepter les attaques du patronat et du gouvernement sans rien dire. De ce point de vue cette mobilisation n'était donc pas cet échec que les médias aux ordres avaient annoncé. Mais nombre de travailleurs qui ont manifesté se posent naturellement la question de quoi faire après cette journée du 10 septembre. Et ce n'est pas la politique des directions syndicales, pas plus celle de la CGT que celles des autres syndicats, qui peut leur apporter une réponse.

Le secrétaire de la CGT, Thierry Le Paon, a annoncé l'organisation d'une autre journée de mobilisation, sans toutefois avancer de date. Mais quelle perspective la CGT propose-t-elle ? Début septembre, dans les meetings de rentrée qu'il a tenus, le ton du secrétaire de la CGT se voulait certes combatif. Mais sur le fond, qu'a-t-il défendu ? Il s'est félicité de la participation de la CGT aux conférences sociales, ces réunions entre représentants du patronat, du gouvernement et des confédérations syndicales qui n'ont servi qu'à écouter, et finalement, de fait, à approuver les diktats patronaux. Il a expliqué que ce gouvernement « écoute » trop le patronat, et « pas assez » la CGT, mais que, suite aux meetings de la CGT, « l'audition commencerait à revenir ». Et le secrétaire de la CGT de conclure : « Nous sommes donc sur la bonne voie ! », et ce, alors que ce gouvernement poursuit ses mesures antiouvrières !

Dans son entretien à L'Humanité Dimanche du 5 septembre, Thierry Le Paon est encore plus clair. « Avec ce gouvernement, tel qu'il est, dit-il, les choses peuvent avancer », ajoutant plus loin qu'« il y a une différence entre la gauche et la droite. Considérer que c'est la même chose c'est permettre au Front national d'empocher la mise. Jamais la CGT ne fera ce jeu. » Dénoncer le gouvernement pour ce qu'il est, un gouvernement entièrement au service des patrons, serait donc faire le jeu de l'extrême droite. Tout le monde l'aura compris, il ne reste donc qu'à le « soutenir ».

Alors proposer des journées d'action sans véritable plan, et surtout sans objectifs clairs, ne peut pas aider les travailleurs qui cherchent quoi faire. Il faut dire la vérité. On ne pourra s'opposer aux attaques des patrons sur les salaires, sur l'emploi, sur les retraites que si les travailleurs sont capables, par une mobilisation ample, déterminée, par leur organisation, de renverser le rapport de force avec le patronat. Aujourd'hui, le moral n'y est pas, et les travailleurs ne sont pas prêts à cela. Mais on peut s'y préparer en défendant dès maintenant des objectifs qui devront être ceux des luttes de demain, tels que l'interdiction des licenciements, la répartition du travail entre tous avec maintien du salaire, et encore l'échelle mobile des salaires et des retraites.

Il faut être convaincu qu'il s'agit d'une guerre avec le patronat et que ce gouvernement est entièrement à son service. Mais une telle politique, on ne peut visiblement pas l'attendre de la direction de la CGT.

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