Allemagne : Coup de colère chez Opel à Bochum18/09/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/09/une2355.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Allemagne : Coup de colère chez Opel à Bochum

Alors que depuis des mois la direction d'Opel, qui appartient à General Motors, prépare la fermeture de l'usine de Bochum, une réaction spontanée des travailleurs a eu lieu le 9 septembre : à la suite d'une assemblée du personnel, réunion d'information syndicale à l'échelle de l'usine, une partie de l'équipe de nuit s'est spontanément mise en grève. Tout cela a paralysé l'usine pendant près de 23 heures.

Dans cette ville, Opel a déjà licencié en 2004 la moitié de ses effectifs et il ne reste aujourd'hui qu'environ 4 000 travailleurs sur le site, et Nokia a fermé une usine de 3 000 personnes en 2008. La fermeture définitive d'Opel va donc représenter une véritable catastrophe sociale, bien loin des discours sur le miracle allemand des médias français. L'article suivant sur la réaction des travailleurs d'Opel a été publié par nos camarades allemands de la Ligue des Travailleurs Révolutionnaires (Bund Revolutionärer Arbeiter).

Les travailleurs d'Opel n'ont toujours aucune idée de comment les choses vont continuer pour eux, car rien ne vient de la part de la direction : aucun chiffre sur le nombre de postes qui doivent subsister après 2014, aucun chiffre sur les postes alternatifs dans le groupe, aucune proposition sur le montant des indemnités de licenciement... En revanche General Motors (GM) se manifeste avec toujours de nouvelles menaces et de mauvaises nouvelles, pour pousser les travailleurs à bout.

C'est pourquoi, lundi 9 septembre, le conseil d'entreprise a appelé à une assemblée du personnel, afin que la direction générale réponde aux questions des travailleurs. Mais la direction de General Motors a carrément refusé de venir (...).

Avec ou sans la direction, ce qui est ressorti nettement de la réunion est que beaucoup de travailleurs de Bochum en avaient réellement assez d'êtres menés en bateau par Opel et GM, qu'on se moque d'eux et qu'on les fasse attendre. La majorité du conseil d'entreprise déconseilla aux travailleurs en colère de se mettre en grève ou d'entamer d'autres actions « irréfléchies », pour ne pas mettre en péril les négociations prévues. Comment peut-on prétendre cela, après tout ce qui s'est passé au cours des derniers mois et des dernières années ? GM apporte pourtant quotidiennement la preuve qu'il ne veut rien négocier du tout. Ils ont comme plan de fermer l'usine le plus rapidement possible et au meilleur coût possible, et c'est ce qu'ils essaient de réaliser de façon déterminée et sans compromis. Jusqu'à présent, chaque négociation s'est avérée être un miroir aux alouettes, qui n'a servi qu'à faire patienter les travailleurs et à se payer leur tête.

Les luttes des travailleurs n'empêchent aucune négociation. Au contraire, elles rendent possibles de véritables négociations. Les patrons doivent sentir que les travailleurs leur font face, qu'ils sont prêts à se battre de façon déterminée pour leurs revendications. Ce n'est qu'ainsi qu'ils sont vraiment prêts à des concessions sérieuses.

À la suite de la longue assemblée du personnel de 17 heures, une partie de l'équipe de nuit a décidé de ne pas reprendre le travail. 140 travailleurs se sont mis en grève pendant toute la durée de leur équipe. Ceux de l'équipe du matin ont ensuite fait grève pendant une heure, mais la direction de l'usine a exercé une énorme pression sur eux et ils ont finalement repris le travail.

Les travailleurs qui ont fait grève de façon déterminée et spontanée sont une minorité. Mais ce sont eux qui ont raison et montrent la voie à leurs camarades de travail, pour être enfin entendus par General Motors. Pendant 24 heures, GM a dû sentir que les travailleurs d'Opel n'accepteraient pas tout sans broncher. Et avec son arrogance, GM pourrait aussi contribuer à ce que cela ne soit pas la dernière réaction des travailleurs.

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