Neuilly : Cachez ces HLM que je ne saurais voir11/09/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/09/une2354.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Neuilly : Cachez ces HLM que je ne saurais voir

Neuilly-sur-Seine n'est pas spécialement réputée pour ses HLM. Alors que la loi oblige de telle communes à compter 25 % de logements sociaux, cette ville des Hauts-de-Seine n'en compte que 4 %. Elle se distingue plutôt par le nombre de grandes fortunes qui y demeurent et par les revenus élevés de la majorité de ses habitants.

On pourrait s'attendre à ce que ses rares logements sociaux y soient au moins en bon état. C'est loin d'être le cas, et leurs habitants le font savoir. Au 167-169 avenue Charles-de-Gaulle d'une des villes les plus riches de France, à l'abri des regards, 148 logements construits en 1959 sont complètement délabrés : les fenêtres vermoulues, les balcons qui s'effritent, les rambardes rouillées, les chasses d'eau qui fuient, les canalisations engorgées, les installations électriques vétustes, les immeubles qui ne sont pas aux normes pour des handicapés, etc.

Les habitants se sentent sinistrés. Il s'agit pour l'essentiel d'employés communaux, souvent venus de province, des Antilles, du Maghreb ou d'Afrique noire, qui se chargent du nettoyage, des jardins ou des cantines. Depuis quelques mois, une association de locataires s'est constituée et a multiplié les lettres au maire et les pétitions. En vain : la ville, dont Sarkozy fut longtemps le maire, a bien besoin de ses employés mais estime ne pas avoir les moyens de changer les baignoires trop hautes pour être enjambées par des personnes âgées, les tableaux électriques datant des années 1950 ou les fenêtres vermoulues (coût total : 280 000 euros).

Neuilly a un budget confortable (185 millions d'euros) et compte, outre ses riches habitants, de nombreux sièges de grandes sociétés et immeubles de bureaux (M6, Havas, JC Decaux, UGC...). Mais le maire UMP Jean-Christophe Fromantin évoque sans rire des difficultés budgétaires... et peut répondre, lorsqu'il refuse la péréquation pour le logement social entre les villes du département : « Pas possible, j'ai déjà mes pauvres ».

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