Logement d'urgence : Ce n'est pas une priorité de l'État11/09/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/09/une2354.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement d'urgence : Ce n'est pas une priorité de l'État

Le projet de loi sur le logement n'apporte pas de solutions. Selon un regroupement d'associations chargées de l'hébergement d'urgence, une trentaine de départements pourraient même connaître prochainement des difficultés du même ordre que celles qui ont jeté à la rue 360 personnes au début de septembre à Clermont-Ferrand, car l'association gestionnaire n'a pas reçu le financement public nécessaire pour payer les nuitées d'hôtel.

Déjà, en juillet, selon un baromètre réalisé par les associations sur 37 départements, 70 % des appels au 115 restaient sans solution faute de moyens d'hébergement. Un représentant du ministère du Logement se veut rassurant : il n'y aurait que « trois ou quatre points de tension comme Clermont-Ferrand ». Comme si une seule situation de ce genre était acceptable ! Il ajoute que « le budget de l'hébergement d'urgence a augmenté de 12 % cette année. Mais la crise va plus vite que nous ». Comme si c'était une excuse !

Les associations estiment que 100 à 150 millions d'euros sont nécessaires pour boucler leur budget de l'année, à comparer aux quelque 400 millions d'euros de surcoût que le budget militaire aura dû absorber pour la guerre au Mali. À ce qu'on sache, le budget de l'État s'est montré suffisamment élastique pour que l'intendance suive et que les avions ne tombent pas en panne sèche.

Pour résoudre le problème budgétaire de l'hébergement d'urgence, on nous dit aussi qu'un « travail a été engagé avec le Premier ministre pour trouver des moyens supplémentaires ». Pourtant, quand il s'agit des velléités guerrières de Hollande en Syrie, on a beaucoup entendu parler des grandes puissances qui lui mettaient des bâtons dans les roues, mais pas d'un groupe de travail pour examiner si le budget de l'État a les moyens – ou non – de payer une intervention supplémentaire de l'impérialisme français.

Mais voilà, la difficulté financière surgit pour trouver un toit à des travailleurs que la rapacité patronale a jetés dans le chômage ou dans la précarité, à moins qu'il ne s'agisse de personnes déboutées du droit d'asile : en tout cas des personnes qui sont à des années-lumière des sommets de l'État.

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