La première de ces mesures concerne le gel du barème de l'impôt, qui n'a pas été réévalué en fonction de l'inflation. Cela se traduit par une hausse généralisée de l'impôt sur le revenu, parfois importante lorsque le salarié passe dans une tranche supérieure. Mais surtout 940 000 ménages, jusque-là dispensés de le payer vu la faiblesse de leurs revenus, vont devoir s'en acquitter pour la première fois. De plus, ils perdent une série d'avantages liés au fait qu'ils n'étaient pas imposables, comme l'exemption de la taxe d'habitation : 1,6 million de foyers fiscaux supplémentaires sont assujettis à cette taxe, ce qui peut se traduire par une ponction de plusieurs centaines d'euros, insupportable lorsque l'on arrive déjà difficilement à boucler son budget. Pour 2014, Hollande a promis de revenir sur le gel du barème de l'impôt. Mais cela ne ramènera pas ces ménages à leur situation précédente.

Toute une série de mesures, qui peuvent s'additionner, ont aussi contribué à augmenter l'impôt à payer. Ainsi, l'abaissement à 2 000 euros du quotient familial prive un certain nombre de foyers de la demi-part supplémentaire dont ils bénéficiaient. Suppression aussi de la demi-part supplémentaire à vie pour le parent isolé qui avait élevé des enfants. Il faut maintenant avoir élevé seul un ou plusieurs enfants pendant cinq ans pour pouvoir bénéficier de cette demi-part. Ce dispositif, datant de 2009, prend effet pour les impôts de 2012 que l'on doit payer actuellement.

À cela s'ajoute un rabotage de 15 % de certains avantages fiscaux accordés par exemple pour des travaux de rénovation du logement. Les salariés qui choisissent de déclarer les frais réels au lieu de l'abattement forfaitaire, notamment les frais de transport, se sont trouvés face à une non-revalorisation du barème kilométrique, qui cesse en outre d'être progressif au-là de 7 CV – mais les professions libérales, elles, sont épargnées !

La seule mesure de Sarkozy sur laquelle Hollande soit revenu concerne la défiscalisation des heures supplémentaires, mesure-piège sans doute, mais qui comportait un petit avantage fiscal pour les travailleurs. Si cela ne pèse pas dans les impôts de cette année, ils devront l'an prochain inclure les sommes ainsi touchées dans leur revenu imposable.

Toutes ces attaques fiscales ne concernent que l'impôt sur le revenu. Si l'on y ajoute les différentes ponctions effectuées, c'est déjà 15 milliards que l'État a prélevés cette année sur les salariés, les retraités et les chômeurs.