Aviapartner – Roissy : Licenciements express11/09/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/09/une2354.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aviapartner – Roissy : Licenciements express

L'entreprise d'affrêtement Aviapartner, qui travaille dans la zone de fret de Roissy, a été mise en liquidation cet été. La procédure n'a pas traîné ! En deux semaines, les quelque 70 salariés se sont retrouvés dehors, avec des indemnités minimales, leurs salaires étant pris en charge par les assurances, et sans possibilité légale de recours.

Le patron a commencé par demander à ses clients d'aller voir ailleurs, puis a fait le ménage dans ses magasins. Le liquidateur judiciaire n'a pu alors que constater que, les caisses étant vides et les clients partis, la situation n'était plus viable. Aviapartner est une société qui intervient avec profit en France et dans une demi-douzaine de pays européens et qui continue à se développer, mais elle a refusé de mettre un sou pour améliorer le plan social.

On peut aussi constater que la loi issue de l'accord interprofessionnel de janvier dernier et dite de « sécurisation de l'emploi » a aggravé les choses : le nombre de réunions a été réduit, les délais également, les experts mandatés éventuellement par le comité d'entreprise devant rendre leurs rapports dans ce délai raccourci. Le patron, quant à lui, n'est même pas forcé de rechercher au préalable un accord avec les syndicats.

En cas de liquidation, comme ici, la procédure est expéditive : si le patron doit encore prévenir le CE et les syndicats, il n'y a plus qu'une réunion. Et, rien ne l'obligeant là non plus à chercher un accord, il peut transmettre immédiatement son plan à l'inspection du travail, laquelle n'a que quatre jours pour l'homologuer... et celle-ci a reçu des consignes lui demandant de tendre vers une homologation à 100 % ! Les licenciements peuvent alors démarrer immédiatement. Si elle a pris la précaution de créer des sociétés formellement indépendantes, rien n'oblige non plus la maison mère à se sentir responsable des entreprises qui lui sont rattachées.

Et voilà comment des salariés se retrouvent dehors sans recours légal en quinze jours de temps.

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