Retraites : L'alibi de la pénibilité28/08/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/08/une2352.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites : L'alibi de la pénibilité

Pour tenter de faire apparaître plus juste sa réforme des retraites, le gouvernement avait annoncé depuis plusieurs semaines quelle contiendrait un volet permettant aux salariés ayant exercé des travaux pénibles de partir plus tôt. Un « compte pénibilité » sera donc créé à partir de 2015, sur lequel ceux qui auront travaillé dans des conditions définies comme « pénibles » pourraient cumuler des points donnant droit à des trimestres supplémentaires de cotisations, à des formations ou à un complément de salaire en fin de carrière. La ministre Marisol Touraine a expliqué que « puisqu'il y a six ans de moins d'espérance de vie entre un ouvrier et un cadre, il faut bien que cela soit pris en compte pour la retraite ».

Quel cynisme ! Toutes les conditions de travail englobées sous le terme de pénibilité ne devraient plus exister au vingtième siècle. La manutention de charges lourdes, l'exposition à des agents chimiques dangereux, au bruit ou à des températures extrêmes, le travail de nuit quand cela n'est pas nécessaire, n'ont d'autres raison d'exister que la soif de profits du patronat. Celui-ci est d'ailleurs bien mal venu de s'indigner que l'on veuille lui faire financer ce compte pénibilité, alors que sa rapacité diminue le nombre d'années qu'ont à vivre les travailleurs, et détruit leur santé quand ils arrivent en âge de profiter de la retraite.

La pénibilité, il faudrait la supprimer, et non pas s'en servir d'alibi pour faire avaler une réforme qui va aggraver les conditions d'existence de tous les travailleurs.

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