Renault – Cléon (Seine-Maritime) : Travailler plus, à moins nombreux28/08/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/08/une2352.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault – Cléon (Seine-Maritime) : Travailler plus, à moins nombreux

L'accord de compétitivité signé le 13 mars entre la direction de Renault et l'ensemble des organisations syndicales, hormis la CGT, a pour conséquence un recul considérable des conditions de vie et de travail sur l'ensemble des sites Renault.

Les travailleurs ont dit ce qu'ils en pensaient lors de nombreux arrêts de travail, sans parvenir toutefois à faire reculer la direction. Dès le 1er juillet, l'accord de compétitivité a donc été mis en place partout, sauf à l'usine de Cléon où la CGT majoritaire a gagné un sursis de deux mois en faisant appel à un droit d'expertise. De fait, l'application locale à Cléon aura lieu à la rentrée.

Les conséquences de cet accord seront dures, surtout pour les ouvriers de production. Elles se traduiront par la perte de 21 jours de congés et par la suppression de centaines de postes de travail sur les trois prochaines années.

Ces 21 jours de congés n'étaient évidemment pas un cadeau de la direction mais le résultat de différents accords qui, en leur temps, avaient augmenté la durée du travail. Les jours de congés supplémentaires n'étaient donc qu'une compensation, utilisables au bon vouloir des responsables des différents secteurs, pour « moduler » la production. Dans les faits, cela donnait à la direction une flexibilité très importante dans l'organisation du travail, mais, malgré tout, ces jours de congés permettaient aux travailleurs de pouvoir souffler de temps en temps.

Comme l'a annoncé Ghosn, le PDG de Renault, l'accord de compétitivité, en supprimant 7 500 emplois, va permettre à Renault d'augmenter ses bénéfices de 500 millions d'euros par an ! Bénéfices jamais assez importants pour les gros actionnaires du groupe, qui ont empoché 1,7 milliard d'euros en 2012.

Ces milliers de suppressions d'emplois, dont 600 à Cléon, seront donc accompagnées d'une augmentation du temps de travail et de 21 jours de congés en moins. Cela veut dire, dans cette usine, un mois de travail supplémentaire... gratuit !

En cette rentrée, voilà le résultat pour les travailleurs de Renault Cléon de la politique antiouvrière du patronat de l'automobile et, au-delà, de l'ensemble du patronat.

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