Comme les années précédentes, le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Rouen ferme des lits l'été. C'est le seul remède que la direction trouve face au manque de personnel dans cette période. Cette année, rien que sur le secteur de la pédiatrie, l'hôpital ferme 66 lits : une unité complète de médecine pour nourrissons, une unité saisonnière de soins pédiatriques et une unité médico-psychologique pour adolescents. Et, comme si cela ne suffisait pas, la direction a aussi fermé des lits dans le secteur de la chirurgie et dans l'unité d'hospitalisation de jour spécialisée pour les enfants.

Mais l'été n'empêche pas que des enfants soient malades et, depuis début juillet, les petits patients s'entassent par deux dans de minuscules chambres où on ne peut pas circuler. Les collègues passent leur temps à transférer des lits et à bouger le mobilier pour que ça rentre. Avec la chaleur, tout le monde est épuisé et compte les jours qu'il reste avant de pouvoir partir en vacances.

Dans le même secteur, des lits de soins gynécologiques ont dû être ré-ouverts, car on ne sait plus où mettre les patientes. Ce qui n'empêchera pas la direction de nous servir, dès septembre, sa prose préférée : « Le taux d'occupation des lits ne justifie pas le remplacement du personnel absent ou des départs. »

Le personnel des unités ainsi fermées se retrouve affecté, dans le meilleur des cas, dans le pôle Femmes, mère et enfants. Pour les autres en revanche, cela peut être n'importe où. Ainsi la direction économise sur les mensualités de remplacement d'été, ces jobs ouverts aux jeunes des écoles médicales et paramédicales et aux enfants du personnel.

Ces conditions de travail, tout comme les conditions d'accueil qui sont faites aux patients et à leur famille, sont en tout cas inacceptables.