Japon : Les suites de Fukushima14/08/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/08/une2350.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Japon : Les suites de Fukushima

L'Autorité de régulation nucléaire japonaise a placé la centrale de Fukushima en « situation d'urgence » : de l'eau hautement radioactive se déverse toujours dans l'océan Pacifique, ce que la société Tepco, qui gère la centrale, a longtemps refusé de reconnaître. Elle a par ailleurs dû revoir à la hausse le nombre des travailleurs qui auraient été exposés à la dose maximale de radiations.

Bien que les autorités aient osé déclarer dès décembre 2011 que la situation était stabilisée, les incidents n'ont en fait jamais cessé, entre autres ceux liés au problème de la gestion de l'eau contaminée. Les trois réacteurs dans lesquels le combustible nucléaire avait fondu après le séisme et le tsunami de mars 2011 sont arrosés en permanence, ce qui représente plusieurs centaines de tonnes d'eau qu'il faut, chaque jour, stocker et décontaminer.

Les mêmes dirigeants qui mettent en danger la population sont aussi responsables des conditions de travail désastreuses des 3 000 ouvriers qui se relaient jour et nuit sur le site. La moitié d'entre eux ne seraient pas employés légalement. La compagnie pour laquelle ils travaillent et celle qui verse leur salaire sont différentes. Tepco profite de ce flou juridique pour dégager sa responsabilité. Certaines sociétés sous-traitantes demanderaient à leurs ouvriers de recouvrir de plomb les dosimètres qui servent à mesurer leur exposition, de façon à fausser la mesure et à leur permettre de continuer le travail. D'autres ouvriers ne seraient tout simplement pas munis de ces appareils.

Les salaires sont réduits : 5 % des employés ont déclaré gagner un peu plus de 6 euros de l'heure, une somme inférieure au salaire minimum en vigueur à Tokyo. La grande majorité auraient un salaire à peine supérieur, et cela pour des tâches à hauts risques.

La société Tepco a été forcée de revoir à la hausse le nombre de travailleurs qui auraient été exposés à des doses dangereuses. Ils seraient 1973, et non 178, chiffre officiel jusqu'à présent.

Pour les dirigeants de Tepco, le profit compte bien plus que la vie humaine. C'est la gestion de l'énergie nucléaire par des irresponsables de ce genre, couverts par la complicité de l'État, qui met en danger la population au Japon, mais aussi dans le reste du monde.

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