Comptes de PSA : Quand Varin ment cash14/08/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/08/une2350.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Comptes de PSA : Quand Varin ment cash

En juillet 2012, PSA annonçait 8 000 suppressions d'emplois, avec en particulier la fermeture en 2014 de l'usine d'Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis. C'étaient, expliquait la direction, complaisamment relayée par les médias et le gouvernement, les conséquences de la crise de l'automobile et la condition nécessaire pour que le groupe PSA y survive car, paraît-il, il perdait tous les mois deux cent millions de cash.

En bonne logique, les résultats du groupe annoncés fin juillet lors du bilan du premier semestre 2013 auraient dû refléter ces prétendues difficultés, d'autant que les suppressions d'emplois n'étaient pas encore effectives, et que l'usine d'Aulnay ne produisait quasiment plus rien depuis janvier. Eh bien pas du tout ! Les chiffres de PSA sont bien meilleurs qu'il y a un an et Varin s'est félicité d'y voir « les premiers signes du redressement du groupe », liés aux mesures annoncées l'an dernier.

Varin mentait l'an dernier en prétendant que les suppressions d'emplois étaient nécessaires pour sauver PSA. Il ment cette année en prétendant que le groupe va mieux grâce à des suppressions d'emplois pas encore vraiment entrées en application. Mais il est payé pour ça.

Dans le maquis des chiffres annoncés par la direction, une chose est claire : il y a de l'argent dans le groupe PSA, et plus encore chez la famille Peugeot. son principal actionnaire. Bien sûr, le résultat opérationnel de PSA est encore dans le rouge (- 65 millions d'euros). Mais les frais financiers se montent à 246 millions. Autrement dit, sans les prélèvements des banques, le groupe serait largement bénéficiaire. Mais pas question pour Varin de demander aux banquiers de faire des efforts pour sauver le groupe.

Par ailleurs, PSA se flatte de disposer d'une « sécurité financière » de 11,8 milliards d'euros, supérieure de 1,2 milliard à ce qu'elle était fin 2012. Avec un tel matelas, l'avenir s'annonce, si ce n'est rose, au minimum doré !

Mais, cela ne suffisant pas, Varin a dit vouloir étendre à tout le groupe les accords de compétitivité du type de ceux mis en place dans deux filiales, celle de Sevelnord et celle de la Française de mécanique de Douvrin, c'est-à-dire un blocage des salaires – une baisse en réalité, puisque les prix eux ne sont pas bloqués – et une aggravation des conditions de travail.

Les mensonges de Varin convainquent peut-être les médias et le gouvernement, mais certainement pas les travailleurs.

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