SNCM : Imbroglio capitaliste10/07/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/07/une2345.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCM : Imbroglio capitaliste

En 2006 la SNCM était en partie privatisée. Le fonds d'investissement Butler Capital Partners prenait 38 % des parts et Veolia 28 %. Les salariés se voyaient attribuer 9 % et l'État le reste soit 25 %.

Dès 2008 Butler se retirait de la SNCM et cédait à Veolia pour 73 millions d'euros les parts qu'il avait acquises pour 13 millions d'euros deux ans auparavant, soit une plus-value de 60 millions d'euros, cinq fois et demi la mise de départ. En 2006, le Premier ministre était Dominique de Villepin et l'un de ses grands amis se nommait Butler.

Il faut rappeler que lorsque les marins de la SNCM s'étaient mis en grève en 2005 pour protester contre la privatisation de leur entreprise et qu'il avaient, entre autres actions, occupé et détourné un navire, le Pascal-Paoli, le même ami de Butler, Dominique de Villepin avait lancé le GIGN qui avait molesté et menotté les marins en lutte.

Depuis, achats et ventes se sont entrecroisés dans une logique qui n'a rien à voir avec l'efficacité des liaisons maritimes avec la Corse, ni avec quelque souci que ce soit, tant vis-à-vis des Corses que des travailleurs de la SNCM.

En 2010 Veolia-Transport, alors filiale de Veolia-Environnement, se « rapprochait » de Transdev, filiale de la Caisse des dépôts et consignations. Mais pour se désendetter, Veolia-Environnement met en vente sa branche transport et donc sa participation dans Veolia-Transdev. Contrainte donc de garder la compagnie maritime, Veolia-Environnement va racheter pour un euro symbolique les actions de la SNCM détenues par Transdev tout en dévaluant l'actif de la SNCM. C'est ce rachat qui est reporté car les syndicats demandent que l'État demeure majoritaire dans le capital de la SNCM.

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