Renault Trucks – Vénissieux (Rhône) : Après son show, la direction s'attaque aux travailleurs10/07/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/07/une2345.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Trucks – Vénissieux (Rhône) : Après son show, la direction s'attaque aux travailleurs

La direction de Renault Trucks vient de lancer à grand renfort de publicité sa nouvelle gamme de camions. Pour l'occasion, elle avait loué pendant deux jours Eurexpo, le parc des expositions de Lyon, pour y recevoir plusieurs milliers de clients et concessionnaires venant de tous les pays, et réunir les « Top Management » du groupe Volvo, dont fait partie Renault Trucks.

Bien sûr la direction ne veut pas communiquer sur le coût de ces festivités, avec la location d'Eurexpo et le voyage des participants, nourris et hébergés. La facture se monterait à plusieurs dizaines de millions d'euros, alors que pour l'augmentation des salaires il n'y a jamais d'argent.

La presse a insisté sur le fait que Volvo aurait investi deux milliards d'euros pour sa nouvelle gamme et que l'avenir de la marque, et donc celui du personnel, dépendait de son succès.

Mais les festivités n'étaient même pas terminées que la direction commençait à attaquer les travailleurs. Dans tous les secteurs qui ne sont pas directement liés à la production, la consigne est de se séparer des nombreux intérimaires et salariés d'entreprises prestataires. La presse a affirmé que Renault Trucks avait traversé la crise en 2009 sans réduire les effectifs : c'était déjà un mensonge puisque plusieurs centaines d'intérimaires en production avaient été renvoyés. Aujourd'hui elle continue sur sa lancée chez les techniciens, dans les services de maintenance, etc. La direction justifie ces emplois supprimés par l'arrêt des projets qui étaient liés au lancement de la nouvelle gamme. Mais son but est surtout de réduire le personnel et de répartir le travail sur ceux qui restent, c'est-à-dire d'aggraver les conditions de travail.

Dans le même temps, elle a décidé de dénoncer l'accord sur la RTT qui datait de 1999. Cet accord, qui avait imposé plus de flexibilité avec des périodes dites de « modulation haute » ou de « modulation basse », ne lui suffit plus. Et même si elle affirme vouloir maintenir le nombre de jours de RTT, elle veut pouvoir imposer de travailler ces jours-là, ce qui reviendra peut-être à les supprimer de fait. Elle veut aussi pouvoir obliger des travailleurs à effectuer des heures supplémentaires, qui jusque-là étaient au volontariat. Elle veut y compris les imposer sans aucun délai de prévenance, puisqu'elle prévoit la possibilité d'allonger les horaires au cours d'une journée de travail si la production n'est pas atteinte, suite par exemple à une panne de robots sur les lignes de montage ou à une rupture d'approvisionnement de la part d'un fournisseur.

Mais rien ne dit que les travailleurs accepteront ces nouvelles attaques de la direction.

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