My Ferry Link – Calais : Les salariés doivent garder leur emploi10/07/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/07/une2345.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

My Ferry Link – Calais : Les salariés doivent garder leur emploi

Les trois bateaux qui permettent à la société My Ferry Link d'assurer la traversée transmanche seront peut-être interdits d'accès au port de Douvres dans six mois, si la décision de la Competition commission (équivalent britannique de l'Autorité de la concurrence française) est confirmée. Elle conduirait directement My Ferry Link à la faillite, avec ses 660 salariés.

My Ferry Link est pris en tenailles entre les géants rivaux des transports qui opèrent sur la Manche : d'un côté Eurotunnel, de l'autre les compagnies maritimes anglaise P&O, franco-danoise DFDS et suédoise Stena.

My Ferry Link est une Scop, Société coopérative et participative, constituée en janvier 2012 par d'anciens salariés de Seafrance, à la suite de sa liquidation par la SNCF. Ceux qui acceptaient de participer à cette coopérative recevaient un versement de 25 000 euros de la part de la SNCF sur le compte de la Scop. Mais si cette Scop a vu le jour, c'est qu'Eurotunnel lui a apporté aussi son soutien, flairant la bonne affaire.

Eurotunnel en effet a racheté à bas prix les trois navires de Seafrance, et les loue à My Ferry Link. Cette opération s'inscrit dans le cadre de la concurrence entre les requins du transmanche : Eurotunnel voulait empêcher les compagnies maritimes d'acquérir ces navires qui leur auraient permis d'augmenter leur capacité et donc de capter une partie de sa clientèle.

Mais les concurrentes ne s'avouent pas battues face à Eurotunnel. Elles ont fait pression, en particulier sur le gouvernement anglais, qui a obtempéré. La commission de la concurrence britannique a décidé que le rachat des navires par Eurotunnel portait atteinte à la concurrence car l'ensemble Eurotunnel et My Ferry Link dépassait maintenant les 50 % de part de marché.

Désormais le sort de My Ferry Link est suspendu à l'arbitrage entre les États français et anglais.

Tous les politiciens français, de la gauche à l'extrême droite, y vont de leurs discours pour défendre My Ferry Link et Eurotunnel qui seraient victimes de la rapacité britannique ! Ils agitent en fait ces préjugés nationalistes pour masquer la nature de la guerre dont les travailleurs sont les victimes : celle des rapaces capitalistes, quelle que soit la nationalité de l'État qui les sert.

Les intérêts des travailleurs ne sont pas représentés par cette agitation cocardière. L'emploi des salariés de My Ferry Link doit être garanti, y compris par Eurotunnel qui s'est bien servi d'eux.

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