Le pape à Lampedusa : Pleurer la mort des migrants ou dénoncer les responsables ?10/07/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/07/une2345.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Le pape à Lampedusa : Pleurer la mort des migrants ou dénoncer les responsables ?

Le pape s'est rendu sur l'île de Lampedusa, au large des côtes siciliennes. Une visite quasiment « révolutionnaire », dixit la presse et bon nombre de ses supporters.

Les discours de compassion se faisaient d'ordinaire depuis le balcon du Vatican. Cette fois le nouveau pape s'est déplacé et a jeté une couronne de fleurs dans la mer, là où de nombreux migrants ont laissé leur vie.

L'île de Lampedusa, à 100 km des côtes nord-africaines et 200 km de la Sicile, est synonyme d'espérance pour de nombreux Africains. En débarquant à Lampedusa, ils espèrent quitter la misère et les guerres de leur pays d'origine. Ils sont pour cela prêts à prendre tous les risques, y compris celui de mourir. L'an passé selon le HCR (Haut-commissariat aux réfugiés), sur 13 200 migrants, 500 se seraient noyés avant d'atteindre Lampedusa, et 20 000 ces vingt-cinq dernières années !

Les moyens de secours en mer sont dérisoires pour faire face à la situation. Car si l'Europe s'est équipée de patrouilles maritimes en Méditerranée c'est, au travers de l'agence Frontex, pour repousser les migrants.

Le pape s'est bien gardé de dénoncer le système qui fabrique ces milliers de pauvres. Ce système qui, pour enrichir une poignée de multinationales, plonge des continents entiers dans des famines endémiques ou des guerres. Mais même cette solidarité symbolique a fait bondir la droite italienne. Le quotidien Il Giornale - qui appartient à la famille Berlusconi - a dénoncé le fait que la première visite du pape hors du Vatican soit pour des immigrés et pas pour des Italiens qui souffrent !

Dans toute l'Europe, la droite et l'extrême droite pointent du doigt l'immigration comme cause de tous les maux et entendent ériger des murs qui la stopperont. Mais les barbelés, aussi hauts soient-ils, n'ont jamais constitué un obstacle pour ceux qui veulent fuir la misère. Cette misère est le résultat du pillage impérialiste contre lequel il faudra bien plus qu'une simple prière.

Partager