Retraite et invalidité : La vérité des chiffres04/07/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/07/une2344.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraite et invalidité : La vérité des chiffres

En 2010, Sarkozy et Fillon, en faisant passer l'âge légal de départ en retraite de 60 à 62 ans, avaient fait mine de se pencher sur le sort des travailleurs ayant des métiers difficiles à qui ils permettaient de continuer à partir en retraite à 60 ans. Mais, loin de prendre en compte la pénibilité des métiers, le gouvernement avait procédé à un tour de passe-passe et Éric Woerth avait inventé un dispositif basé, non sur la pénibilité, mais sur l'invalidité des travailleurs. Pour continuer à partir en retraite à 60 ans, il fallait justifier auprès d'une commission d'un taux d'invalidité de 10 à 20 % seul le taux de 20 % permettant d'éviter le passage devant la commission. On était donc loin de la prise en charge de la pénibilité des métiers, qui aurait pris en compte, comme le demandaient des syndicats, l'espérance de vie en bonne santé dans une profession donnée.

Le dispositif « invalidité » était donc non seulement dérisoire, mais il n'a bénéficié qu'à très peu de gens, contrairement à ce qu'annonçait Éric Woerth, qui parlait de 30 000 bénéficiaires. D'après la Cnav, depuis juillet 2011, ils n'ont été que 5 366 pour le régime général (3 647 hommes et 1 719 femmes), 1 359 demandes ayant été refusées et 1 350 étant en cours d'examen.

Le gouvernement a annoncé qu'il mettra en place un vrai dispositif prenant en compte la pénibilité des métiers dans la réforme des retraites à venir. On ne sait encore rien de ce dispositif, mais le patronat a d'ores et déjà dit non à tout changement, estimant le système mis au point par Éric Woerth satisfaisant. À voir la réalité des chiffres, on comprend pourquoi !

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