PSA Aulnay-sous-Bois : Une fête des salariés très réussie04/07/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/07/une2344.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Aulnay-sous-Bois : Une fête des salariés très réussie

Dimanche 30 juin, les anciens grévistes de PSA Aulnay organisaient un barbecue au Blanc-Mesnil. Ils étaient 300 présents avec leurs familles et des militants d'autres entreprises venus participer à ce barbecue de la fraternité.

La projection d'une vidéo de la grève a permis de se remémorer les bons moments, les discussions, les AG et les réunions du comité de grève dans lesquelles les décisions ont été prises ensemble.

L'ambiance était chaleureuse et tous laissaient paraître la joie de se retrouver. Les travailleurs qui ont fait ces mois de grève ne comptent toujours pas se laisser abattre. Ils ont donc décidé de former une association des anciens grévistes, pour garder le contact et continuer à discuter de la meilleure façon de se défendre, qu'ils soient restés à PSA ou pas.

Cette journée a été l'occasion de nombreuses discussions, sur la politique de PSA en particulier. Dans la semaine précédente, la presse s'était faite l'écho d'une rumeur selon laquelle la famille Peugeot pourrait céder le contrôle de PSA à General Motors ou à un groupe chinois à la faveur d'une augmentation de capital. Certains journalistes s'en étaient offusqués au nom du « patriotisme économique ». La direction a envoyé à tous les syndicats un démenti dans lequel il était écrit : « La famille Peugeot confirme son profond attachement au Groupe et à ses salariés. » Les 11 200 salariés qui vont avoir leur poste supprimé apprécieront sûrement.

Que cette rumeur soit fondée ou pas, ce qui reste vrai, c'est qu'une famille de capitalistes comme les Peugeot n'est pas attachée à la production industrielle. Ce qui compte pour eux c'est de faire du profit, c'est cela leur vrai métier !

Cela montre évidemment toute l'hypocrisie des propos des ministres sur le « produire français ». Mais cela montre aussi à quel point les syndicats et partis qui offrent comme seule perspective de chercher une « politique industrielle » se trompent de combat et désarment les travailleurs, en les faisant discuter sur le terrain des patrons. Le seul terrain sur lequel les travailleurs peuvent défendre leur sort, c'est celui des luttes pour leurs propres intérêts ; que leur patron soit français, américain ou chinois, cela ne change rien pour eux.

Et la lutte, elle se poursuit à Aulnay pour imposer à la direction de respecter le protocole sur la question des mutations internes. En effet, dans les réunions de négociations, la direction refuse de s'engager sur des propositions sérieuses pour les grévistes. Elle reste dans le flou, sur les postes comme sur les dates de mutation.

Et, pour rajouter au tableau, plusieurs dizaines de lettres d'intention sur lesquelles étaient inscrits les choix des travailleurs ont été égarées par la hiérarchie. Pour ceux qui pouvaient encore avoir des illusions sur le sérieux de la direction, la coupe était pleine. Du coup, une dizaine d'ouvriers du Ferrage se sont mobilisés : ils ont refait une lettre et ont obligé leurs chefs à aller les remettre sur-le-champ à la direction, en les accompagnant pour bien s'assurer que le travail serait fait.

Mercredi 19 juin, une centaine de travailleurs sont allés une nouvelle fois interpeller le directeur départemental du Travail, pour exiger que l'État intervienne sur cette question. Ils ont obtenu que l'inspectrice du Travail et l'adjoint du directeur départemental du Travail soient présents dans ces réunions, pour constater les blocages de la direction pour appliquer le protocole de fin de grève. Cette bataille non plus n'est pas terminée et les ex-grévistes comptent bien la continuer jusqu'au bout.

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