Medef : Gattaz remplace Parisot – changement de tête, pas de politique04/07/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/07/une2344.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Medef : Gattaz remplace Parisot – changement de tête, pas de politique

Pierre Gattaz, nouvel élu à la tête du Medef en remplacement de Laurence Parisot, se présente comme un patron de PME, à la tête de Radiall, une entreprise qui produit des câbles et systèmes de connexion. Cette entreprise n'est pas petite, son chiffre d'affaires la classe juste en dessous des 1 000 premières. Pierre Gattaz est classé dans les 300 premières fortunes du pays, et le groupe comprend trois usines de 300 à 400 salariés.

Gattaz prône la réussite individuelle, par l'effort, mais c'est le fils de son père, Yvon Gattaz, ancien dirigeant du CNPF, ancêtre du Medef dans les années 80.

Pour se faire élire, Pierre Gattaz a fait une campagne « à droite », disent les commentateurs, se positionnant en patron de combat contre le gouvernement socialiste. Posture électorale, comme celle de son père en son temps, lequel déjà avait su amadouer Mitterrand. On dit qu'il l'aurait rencontré une douzaine de fois en 1981-1982, jusqu'à le « persuader », s'il en était besoin, du tournant de 1982-1983 qui avait abouti à la réconciliation de la gauche avec les grands patrons et la Bourse. Pour le fils, c'est encore plus direct : Hollande a visité son entreprise deux fois depuis son élection, saluant une entreprise dynamique, pratiquant le dialogue social. Le chef de l'État avait emmené Montebourg, qui a pu à cette occasion vanter le « made in France » et les marchés gagnés à l'exportation. Quant à Marisol Touraine, elle était priée de se satisfaire de ce que le conseil de surveillance de l'entreprise comporte 20 % de femmes.

Les « patrons des patrons » se suivent et se ressemblent. Ils disent tous vouloir « libérer l'entreprise », « réformer le code du travail », c'est-à-dire supprimer des protections aux salariés. Ils dénoncent l'État quand il s'agit de protection sociale, mais savent encaisser aides et subventions, comme Gattaz qui a reçu l'aide des collectivités locales pour l'extension de son unité d'Indre-et-Loire. Ils réclament toujours plus d'allègements de ce qu'ils appellent les « charges », allègements qui vident les caisses de l'État, mais dénoncent l'accumulation des déficits ! La droite relaie leurs discours mais, à gauche, les grands discours de campagne sur « la finance : l'ennemi » font place à une attitude complaisante.

Partager