La rapacité de Michelin n'a pas de frontière04/07/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/07/une2344.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La rapacité de Michelin n'a pas de frontière

À Alger, c'est par haut-parleur sur le parking de l'usine que le représentant de Michelin en Algérie a annoncé aux 600 salariés la fermeture de leur usine et sa vente déjà programmée à Cevital, le plus grand groupe privé algérien.

« Nous restons en Algérie et nous avons un partenariat avec une très grande entreprise algérienne qui va reprendre nos salariés, ça va être formidable ! », déclarait le 10 juin dernier Jean-Dominique Senard, le patron de Michelin. Mais, au fur et à mesure des révélations, par les médias, du contenu de l'accord et des conditions imposées aux salariés, il semble de plus en plus évident que l'accord entre les deux groupes permet juste à Michelin de sous-traiter à bon compte le licenciement d'une grande partie des 600 salariés.

En Colombie, le fabricant de pneumatiques a annoncé la fermeture de ses deux usines, qui comptent 460 travailleurs. Au total, cela fera 1 100 salariés licenciés, y compris les nombreux intérimaires et prestataires de service.

Alors que l'usine de Cali était en arrêt depuis une semaine, la direction a convoqué les travailleurs à une soi-disant réunion d'information. En fait, ils se sont vite rendu compte qu'ils étaient réunis par groupes dans des lieux dispersés de la ville. C'est par une vidéo du dirigeant de la filiale colombienne de Michelin qu'ils ont appris l'arrêt de l'usine et le chantage : soit ils acceptent un départ « volontaire » dans la journée, soit ils sont licenciés sans indemnité.

Mercredi 26 juin, des salariés sont allés manifester devant l'ambassade de France à Bogota, pour protester contre ces fermetures d'usines.

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