Ayrault dans les DOM : Maintien du cadeau fiscal aux riches04/07/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/07/une2344.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ayrault dans les DOM : Maintien du cadeau fiscal aux riches

En visite en Martinique et en Guadeloupe, Jean-Marc Ayrault a levé le voile sur les projets du gouvernement en ce qui concerne la réforme annoncée des avantages fiscaux des investissements dans les territoires d'outre-mer.

Ces avantages avaient déjà fait l'objet d'un traitement de faveur de la part de Hollande dans la loi de finances pour 2013 votée en décembre 2012 : ils avaient échappé au plafonnement instauré par le gouvernement pour limiter les avantages d'un certain nombre de « niches fiscales ».

Depuis, recherche d'économies oblige, le gouvernement avait annoncé pour la prochaine loi de finances une remise à plat de ce dispositif fiscal permettant à de riches contribuables de réduire leurs impôts, en moyenne de 40 000 euros par contribuable, et coûtant chaque année plus d'un milliard d'euros au budget de l'État. Un dispositif fiscal dont la Cour des comptes dénonçait « le coût élevé, l'efficacité incertaine et les effets négatifs » et réclamait la suppression pure et simple.

Sur ce point, le gouvernement ne l'a pas suivie. S'adressant aux élus des DOM, Jean-Marc Ayrault, sans donner de détails sur le contenu de la réforme, a affirmé que le système actuel de défiscalisation serait « maintenu mais mieux encadré ». Parmi les mesures envisagées, le journal Le Monde cite « le remplacement du dispositif par des subventions publiques directes d'un montant équivalent, ou un mélange des deux, avec maintien de la défiscalisation pour le logement et crédit d'impôt pour les investissements dans les entreprises ».

On comprend que les bénéficiaires de ce pillage du budget de l'État, milieux patronaux des départements d'outre-mer et riches contribuables métropolitains, se soient réjouis, comme le rapporte la presse : il n'y aura peut-être que la forme du cadeau fiscal qui changera, pas son contenu.

Les travailleurs, eux, ont moins de raisons de se réjouir. Ils ont même toutes les raisons de se révolter.

Le 31 mai, c'est-à-dire il y a moins de deux mois, le gouvernement, pour sauver la mise des patrons locaux, a mis fin au « revenu supplémentaire temporaire d'activité » (RSTA), instauré sous Sarkozy suite aux grèves et aux manifestations contre la vie chère des travailleurs de Guadeloupe, de Martinique et de La Réunion en 2009, et indispensable pour des dizaines de milliers de travailleurs de ces îles.

Tout se passe comme si le gouvernement faisait combler par les pauvres les trous que les riches creusent dans le budget de l'État.

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