Spanghero - Castelnaudary (Aude) : Lur Berri se débarrasse de sa filiale... et des salariés02/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2335.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Spanghero - Castelnaudary (Aude) : Lur Berri se débarrasse de sa filiale... et des salariés

L'annonce vendredi 19 avril de la mise en liquidation judiciaire et de la mise en vente de la société Spanghero par son actionnaire unique, le groupe Lur Berri, a porté un nouveau coup aux 300 salariés de l'entreprise, comme à toute la population de Castelnaudary.

Déjà, à l'époque du rachat par Lur Berri, bien des travailleurs se demandaient si cela n'avait pas seulement pour but de reprendre les activités d'un concurrent et d'organiser sa fermeture. D'ailleurs les multiples licenciements individuels subis par des employés, sous des prétextes divers, alimentaient cette crainte, tout comme la fermeture de l'abattoir en novembre dernier. Certains craignaient que l'affaire actuelle ne fournisse le prétexte au groupe d'en finir avec le site de Castelnaudary : c'est maintenant chose faite.

Rappelons que en deux mois, la société Spanghero a été associée à un double scandale alimentaire de dimension européenne : 750 tonnes de viande de cheval de Roumanie vendues sous appellation "boeuf", puis 57 tonnes de viande de mouton britannique illégalement découpées.

L'entreprise a perdu la plupart de ses clients. La direction a renvoyé les salariés intérimaires ou en CDD (120 personnes) et placé en chômage technique, ou en formation, la majorité des 240 salariés restants. Ce sont les emplois de ceux-ci qui sont maintenant menacés.

Le ministre délégué à l'Agro-alimentaire, Guillaume Garot, a proposé de rencontrer une délégation de parlementaires et de délégués syndicaux de l'entreprise Spanghero, conduite par le maire PS de Castelnaudary, Patrick Maugard. Le ministre les a invités à « le suivre dans son combat pour sauver les 250 emplois de l'entreprise ». Mais, au-delà de ces belles paroles, il n'y a rien de concret, si ce n'est quelques formations prises en charge par l'État et la promesse que des représentants des trois ministères concernés vont se réunir pour « suivre au plus près cette affaire ».

La seule chose que pouvoirs publics et élus n'envisagent pas, c'est de faire payer les vrais responsables de la situation, c'est-à-dire le groupe Lur Berri. Ce groupe, rappelons-le, a fait 1,12 milliard de chiffre d'affaires en 2012, et a dégagé un bénéfice brut de 86 millions d'euros. Il a fait fortune dans la culture du maïs, puis a racheté Spanghero en 2009, mais s'est aussi payé Labeyrie (foies gras et confits de canard), autre fleuron de la gastronomie dans le Sud-Ouest.

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