Loi d'amnistie : Le gouvernement se couche devant le patronat02/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2335.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loi d'amnistie : Le gouvernement se couche devant le patronat

Une majorité de sénateurs a adopté fin février, en séance plénière, le projet de loi sur « l'amnistie de faits commis lors de mouvements sociaux et d'activités syndicales » sous la présidence de Sarkozy. Cette loi devait être également soumise le 16 mai au vote de l'Assemblée nationale, où les députés de gauche sont largement majoritaires. Eh bien, il n'en sera rien.

Devant les protestations du patronat et de la droite, le gouvernement se renie et veut mettre à la poubelle cette loi d'amnistie. Il aura suffi que Parisot et ses compères la dénoncent comme « un appel à encourager la destruction et le cassage » pour que le gouvernement se couche ! Alain Vidalies, le ministre délégué aux Relations avec le Parlement, a déclaré que le gouvernement était pour stopper son adoption, et Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée, a confirmé que les députés PS ne « légitimeront pas la moindre forme de violence ».

Cette loi avait été déposée au Sénat par les élus du Front de gauche et visait à amnistier quelques dizaines de salariés et syndicalistes condamnés à des amendes, des peines de prison avec sursis ou des années d'inéligibilité suite à des conflits sociaux, en particulier contre des licenciements collectifs.

Les faits retenus étaient minimes : des salariés retenant plusieurs heures des cadres dans leurs bureaux et les menaçant verbalement ; des syndicalistes refusant des prélèvements ADN ; des occupations de lieux, où des tables et des pots de fleurs avaient été renversés et quelques carreaux cassés ; des blocages d'entrées d'établissements, ou des jets d'oeufs et de tomates sur des CRS... Des faits mineurs, si on les compare à la violence sociale de l'exploitation patronale qui, pour garantir ses profits, brise la vie de milliers de familles en les poussant vers la misère.

Cette reculade du gouvernement est lamentable et symbolique du camp qu'il choisit de soutenir.

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