Lits d'hôpitaux : Comment gérer la pénurie02/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2335.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lits d'hôpitaux : Comment gérer la pénurie

Marisol Touraine, la ministre de la Santé et des Affaires sociales, a annoncé le lancement d'un nouveau dispositif destiné à désengorger les services d'urgences dans les hôpitaux. Elle envisage de créer dans 150 hôpitaux des services de « gestionnaire de lits d'aval ». Ils seraient chargés de trouver rapidement une place dans les services pour les malades qui doivent être hospitalisés à l'issue de leur passage aux Urgences, et ainsi éviter que des patients attendent plusieurs heures sur des brancards comme cela est régulièrement dénoncé par les urgentistes.

Mais, pour que ces gestionnaires puissent trouver des lits, encore faudrait-il qu'il y en ait de disponibles. Et c'est bien là le problème. S'ajoutant aux coupes des années précédentes, la loi de finances de la Sécurité sociale de 2013 va entraîner la suppression de 20 000 emplois dans les hôpitaux publics, et donc la fermeture de lits supplémentaires. Cette situation est encore aggravée l'été, lors des départs en vacances, quand des milliers de lits sont fermés faute de personnel suffisant pour assurer une rotation ou de crédits pour des emplois saisonniers. C'est avant tout cette situation que dénonce l'Association des médecins urgentistes de France, qui affirme : « Le nouveau gadget de Marisol Touraine ne remplacera pas les lits manquants. » Cette politique d'économies à tout prix met en danger les malades et a pour conséquence d'engorger encore plus les Urgences. L'association dénonce ainsi le fait que, « pour faire de la place, de nombreux patients sont mis à la porte de l'hôpital trop précocement et y reviennent 24 ou 48 heures plus tard, dans un état dégradé. Nous les appelons les patients boomerang. »

Les postes de « gestionnaires de lit » ne se traduiront d'ailleurs probablement pas par des embauches à l'hôpital. Interrogée à ce sujet, Marisol Touraine a déclaré : « Nous verrons au cas par cas si des créations de postes doivent être envisagées ou si des réorganisations sont la voie la mieux adaptée. » Elle a même précisé : « Le coût de ces nouveaux services sera maîtrisé. Puisqu'il y aura une meilleure organisation de l'ensemble de l'hôpital, les économies qui seront faites d'un côté permettront de financer les investissements nécessaires. »

D'ici à ce qu'on supprime des lits pour créer les services de gestionnaires de lits, il n'y a qu'un pas !

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