Enseignement : Pas besoin de patrons à l'école02/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2335.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Enseignement : Pas besoin de patrons à l'école

Soucieux de caresser les patrons dans le sens du poil, François Hollande leur a promis qu'ils pourraient se faire mousser auprès des élèves de collège et de lycée. « Il sera prévu, de la sixième à la terminale, un programme sur l'entreprenariat qui s'inscrira dans un parcours d'information, d'orientation et de découverte du monde professionnel », a-t-il annoncé. Cela se ferait sous forme « de stages, d'interventions d'acteurs économiques et d'initiation à la vie économique ».

À vrai dire, un tel programme existe déjà, du moins sur le papier. Les Chambres de commerce et d'industrie ou les fédérations patronales fournissent aux chefs d'établissements des listes « d'acteurs économiques » susceptibles d'intervenir dans les établissements scolaires ou lors de divers forums. Ils peuvent y parler des métiers, et en particulier de ceux qui n'attirent pas les jeunes, avec d'autant plus d'enthousiasme qu'ils ne les ont souvent jamais pratiqués ou ont préféré les quitter. Des représentants des entreprises sont membres des jurys de certains bacs professionnels et les implantations de nouvelles sections dépendent directement des souhaits des entreprises.

Des stages sont organisés dès la troisième. Sarkozy avait mis en place un « Programme de découverte des métiers et des formations » qui commençait à la cinquième. Avec Hollande, ce sera donc dès la sixième. Même les enfants de maternelle ne seront bientôt plus à l'abri, avec cette frénésie de faire les yeux doux au patronat.

Malheureusement, les entreprises se dérobent au moment où les jeunes auraient le plus besoin d'elles, c'est-à-dire quand ils quittent l'école pour chercher un emploi. Le monde enchanté des « entrepreneurs » fait alors place à celui, beaucoup plus réel, des patrons, qui répondent par la négative à leurs demandes d'embauche ou ne les prennent qu'en contrats précaires et leur imposent bas salaires et mauvaises conditions de travail.

Cette réalité, les jeunes la connaissent, bien avant de quitter l'école, et toutes les tentatives de bourrage de crâne patronal n'y changeront rien, fussent-elles introduites par un gouvernement socialiste.

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