ArcelorMittal - Florange (Moselle) : Fermé par Mittal avec la complicité de Hollande et Montebourg02/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2335.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArcelorMittal - Florange (Moselle) : Fermé par Mittal avec la complicité de Hollande et Montebourg

La fermeture définitive des hauts fourneaux, mis à l'arrêt « temporaire » depuis 2011, a été enclenchée le 24 avril même si, officiellement, ils sont « mis sous cocon » pendant six ans. Une nouvelle hypocrisie car, déjà fortement dégradés par près de deux ans d'arrêt, ils seront inutilisables dans six ans.

Mais d'hypocrisie et de mensonges, les gouvernements n'en sont pas avares. Les travailleurs de la sidérurgie en savent quelque chose puisque tout le monde a en mémoire les promesses de Sarkozy, en 2008, que l'État investirait à Gandrange pour maintenir l'aciérie, aujourd'hui livrée aux démolisseurs.

En 2009, la CFDT avait inauguré une plaque commémorative pour dénoncer les mensonges de Sarkozy. Aujourd'hui c'est FO qui a tenté d'installer, le 24 avril, une stèle pour fustiger ceux de Hollande. Stèle que le maire PS d'Hayange, furieux de ce rappel, a aussitôt fait desceller par les services municipaux.

Le 24 février 2012, en pleine campagne électorale, Hollande, juché sur une camionnette, avait promis de faire voter une loi qui obligerait un groupe industriel qui ne veut plus d'une installation à la céder à un repreneur. Cette loi aujourd'hui en discussion ne contraindra en rien les patrons car ce n'est pas dans les habitudes des gouvernements - de gauche pas plus que de droite - de les obliger à quoi que ce soit. L'audition de Mittal par les députés à propos de Florange mi-avril a d'ailleurs montré qui commande vraiment dans la société, toute la presse titrant unanimement sur « la leçon d'économie de Mittal aux députés »... censés l'interpeller sur l'avenir de la sidérurgie.

À Florange comme à Gandrange, la comédie de la recherche d'un repreneur a été jouée par les pouvoirs publics avec, ce coup-ci, Montebourg dans le rôle principal. Sauf que le seul repreneur resté en lice jusqu'au bout n'avait pas l'argent pour le faire.

Montebourg a amusé la galerie pendant des semaines avec le cinéma sur la « nationalisation temporaire » et Mittal a fermé, comme il l'avait prévu, les deux derniers hauts fourneaux de Lorraine malgré la mobilisation syndicale et médiatique autour de Florange.

Le gouvernement a expliqué que, puisqu'il n'y avait pas de plan « social », tout était pour le mieux. En fait, la fermeture des installations entraîne 629 suppressions d'emplois chez ArcelorMittal. Si la direction, par le jeu des mutations et retraites, n'a pas fait de plan « social », il reste encore 122 travailleurs qui n'ont pas de poste. Mais, surtout, des centaines et des centaines de travailleurs de la sous-traitance et d'intérimaires - au total près de 1 500 - ont perdu ou vont perdre leur emploi du fait de l'arrêt définitif des hauts fourneaux.

Tous les gouvernements qui se sont succédé ont aidé les patrons, même quand ceux-ci voulaient fermer des installations, supprimer les emplois ou mettre leurs capitaux là où c'était le plus rentable pour eux. Hier les Wendel, partis faire fortune dans la finance, aujourd'hui Mittal qui a investi massivement dans la production de minerai de fer et de charbon, devenue plus rentable que la fabrication d'acier.

Empêcher la fermeture, cela voulait dire remettre en cause le droit de propriété de Mittal sur les usines, que seule une forte mobilisation des travailleurs pourrait imposer. Croire qu'il suffit d'un sauveur suprême, quel que soit son nom ou son bord politique, est lourd de désillusions.

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