Guadeloupe : Deux militants de Combat Ouvrier et Rebelle injustement condamnés !24/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2334.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Guadeloupe : Deux militants de Combat Ouvrier et Rebelle injustement condamnés !

Mercredi 17 avril, le tribunal correctionnel a rendu son jugement concernant deux militants de Combat Ouvrier et animateurs du journal lycéen Rebelle : cinq mois de prison avec sursis pour Raphaël Cécé et huit mois de prison avec sursis pour Sony Laguerre. Les juges les condamnent aussi à verser 8 000 euros de provision à consigner et diverses sommes à verser aux parties civiles, en l'occurrence les policiers. Le jugement a été accueilli par des cris de protestation d'une trentaine de jeunes en pleine salle d'audience. Puis un meeting de protestation se tint sur la place du tribunal avec les lycéens et étudiants de Rebelle, des militants de Combat Ouvrier, la CGTG, la FSU, des parents d'élèves.

Les policiers avaient porté plainte contre Sony Laguerre et Raphaël Cécé à la suite d'un rassemblement pacifique des jeunes de Rebelle devant le commissariat de Pointe-à-Pitre-Abymes, le 18 mai 2012. Ce jour-là, une quarantaine de jeunes lycéens et étudiants étaient venus accompagner une de leurs camarades convoquée au commissariat. C'est alors que la police chargea à trois reprises sans sommation et bouscula ces jeunes assis sur les marches du commissariat avec une banderole. Dans leur précipitation les policiers se sont gênés eux-mêmes ; deux se sont blessés en tombant. Il n'en a pas fallu plus pour que Sony Laguerre soit accusé de les avoir agressés. Quant à Raphaël, il est accusé de menaces de mort envers les policiers parce qu'il aurait dit : « Si deux rebelles restent par terre, il y a aura deux policiers aussi par terre. » Phrase qu'il n'a jamais prononcée.

La vraie raison de ces tracasseries contre les jeunes de Rebelle est que, depuis déjà plusieurs années, chefs d'établissement, recteur, préfecture font tout pour faire taire leur petit journal lycéen, contestataire et persifleur, qui dénonce les abus d'autorité envers les élèves, le mauvais état des locaux, voire de la nourriture à la cantine, et bien des dysfonctionnements. De plus, il dénonce la société capitaliste. Les jeunes de Rebelle sont donc régulièrement convoqués soit dans le bureau du proviseur, soit à la gendarmerie pour « rappel à la loi » et autres injonctions. Mais le harcèlement dont ils sont victimes ne fait qu'accroître la sympathie des lycéens et des étudiants à leur égard. À chaque audience, près d'une quarantaine de jeunes arrivent en cortège au tribunal, banderole « Rebelle » en tête et en criant des slogans de protestation. Ils reçoivent aussi beaucoup de marques de sympathie dans la population, y compris de certains parents d'élèves.

Vendredi 19 avril, les jeunes de Rebelle ont tenu avec Combat Ouvrier une conférence de presse à Pointe-à-Pitre pour dénoncer le jugement inique dont ils sont victimes. Les deux condamnés ont interjeté appel du jugement, invitant leurs camarades ainsi que les organisations qui les soutiennent à se préparer à de plus fortes mobilisations dans les mois à venir.

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