État : La dette nourrit la dette24/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2334.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

État : La dette nourrit la dette

La dette publique de l'État français continue à croître et même à exploser, si l'on en croit les commentaires de la presse. À la fin de l'année 2012 le montant total dû aux banques et autres organismes financiers prêteurs atteignait 1 833,8 milliards d'euros, soit 90,2 % du PIB (c'est-à-dire de la totalité des richesses produites dans l'année) contre 85,5 % en 2011. Ce sera probablement plus de 93 % en 2013, selon les prévisions du gouvernement.

Sous prétexte de rembourser cette dette, le gouvernement de Hollande, après celui de Sarkozy, accumule les mesures de rigueur qui ne peuvent, à terme, qu'appauvrir la masse de la population et plonger un peu plus l'économie dans la récession, donc réduire les recettes du budget public et ses possibilités de rembourser ses dettes.

C'est un cercle vicieux, celui qui a déjà conduit la Grèce d'abord, puis l'Irlande, l'Espagne, le Portugal à la catastrophe sociale. C'est surtout une politique de classe, qui prend dans la poche des pauvres, des travailleurs, pour donner aux riches.

Pour réduire les déficits du budget de l'État et son endettement, au lieu de faire payer les riches, c'est les retraités, les fonctionnaires et, via l'augmentation de la TVA, la population laborieuse qui ont été et vont être mis à contribution. Et c'est dans les seules dépenses du budget de l'État qui bénéficient à la population que le gouvernement taille et prévoit de tailler, pas dans celles qui arrosent le patronat. Ces dernières non seulement ne diminuent pas : elles ne cessent au contraire de croître. Les 20 milliards d'euros de réductions d'impôt dont Hollande a fait cadeau aux patrons dans le cadre du soi-disant pacte de compétitivité se sont ainsi ajoutés aux aides diverses dont ils bénéficient déjà et que le gouvernement a reconduites, sans autre forme de procès. Ce sont ces aides qui creusent le déficit du budget et alimentent la croissance de la dette.

Le gouvernement prévoit qu'en 2013 le montant des intérêts s'élèvera à près de 47 milliards d'euros, ce qui représente le deuxième poste de dépenses du budget de l'État après l'éducation. Il prévoit aussi qu'il continuera à croître, passant à 48 milliards en 2014 et près de 60 milliards en 2015. La dette nourrit la dette, pour le plus grand profit des banquiers dont elle est devenue la principale source de revenus. Mais c'est à la population que Hollande veut présenter la note.

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