Lundi 22 avril, 75 % des conducteurs et des ouvriers de maintenance des bus du dépôt de Montrouge se sont mis en grève illimitée. Le mécontentement est dû au déménagement envisagé de tout le personnel sur un site provisoire à Bagneux en juin prochain, pour au moins trois ans. Sur le site actuel doivent être réalisés de gros travaux, afin que soit construit un nouveau dépôt avec 50 places de bus supplémentaires.

Le problème est que le site à Bagneux est très mal desservi par les transports et son accès nécessite quinze minutes de marche à pied. Vu les horaires de travail propres aux conducteurs de bus, beaucoup n'auront d'autre solution pour éviter la marche que de venir avec leur véhicule, ce qui occasionnera des frais supplémentaires.

La direction a considéré que la situation pouvait être acceptée par les agents avec une prime de déménagement de 800 euros étalée sur trois ans, plus deux autres petites primes. Tout cela est évidemment ridicule aux yeux de tous. Les grévistes revendiquent une navette entre le nouveau dépôt et les terminus, afin d'éviter soit la marche à pied, soit leur venue en voiture. La direction locale a refusé. Évidemment, elle et toute la hiérarchie n'ont pas de tels problèmes, puisqu'un véhicule supplémentaire est prévu pour le déplacement des chefs.

Mardi 23 avril, la grève a été reconduite et les grévistes se sont rendus au siège de la RATP où, pour l'heure, la direction centrale des bus fait elle aussi la sourde oreille. En tout cas, les grévistes mettent la direction dans une situation où elle ne pourra pas remplir ses objectifs de kilomètres contractualisés avec la région (STIF). Comme dit le slogan des grévistes : « Pas de navette, pas de kilomètres. »