Visteon – Gondecourt (Nord) : Deux jours de grève pour les salaires et les conditions de travail17/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2333.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Visteon – Gondecourt (Nord) : Deux jours de grève pour les salaires et les conditions de travail

Chez Visteon à Gondecourt, 150 à 200 travailleurs (sur un peu plus de 600) se sont mis en grève mardi 9 et mercredi 10 avril. Certains ont débrayé, d'autres ont fait grève deux jours. Environ une centaine ont défilé dans les ateliers pour encourager d'autres travailleurs à les rejoindre, car tout le monde est mécontent.

Le directeur circulait dans l'usine, un huissier le suivant comme son ombre, accusant tout le monde de sabotage. Ils prenaient des noms, faisaient des photos... même du barbecue ! Le soir, le directeur est venu avec des gros bras pour insulter les grévistes et provoquer. Ce directeur qui joue les mastards est un « intérimaire » qui aurait 68 ans et risque l'accident de santé, au lieu de profiter tranquillement de sa retraite.

Fiers d'avoir relevé la tête, les grévistes voulaient montrer qu'ils en avaient assez des salaires minables et refusaient la dégradation de leurs conditions de travail. Lors des négociations obligatoires, la direction n'a rien donné, si ce n'est une prime à la tête du client : 350 à 600 euros pour « les 10 % les plus méritants et les plus performants » des trois usines du groupe, ce qui pourrait ne concerner qu'un tout petit nombre à Gondecourt. C'est profondément injuste. Les salaires sont très insuffisants et les conditions de travail s'aggravent : les machines sont vieilles, il faut parfois faire certaines opérations à la main - comme des soudures - parce qu'il manque de pièces de rechange, des postes de travail sont parfois installés à la va-vite dans des conditions déplorables pour faire face à l'urgence d'une commande, les cadences sont de plus en plus rapides et la direction demande toujours plus d'opérations. Il y a d'ailleurs du travail : de nombreux intérimaires sont présents, des samedis sont travaillés et il n'y a plus de chômage partiel prévu.

En plus, la direction parle de dénoncer l'accord des 35 heures, de supprimer des RTT, de faire travailler sur quatre jours, de changer les horaires en commençant plus tôt et en allongeant les équipes, etc. Par ailleurs l'usine est en vente, les machines partent à l'étranger et un « plan social » de 183 personnes est en route pour mai. De toute façon, les conditions de travail de ceux qui vont rester vont être aggravées.

Bien sûr, cette grève n'a pas suffi pour faire reculer la direction et la colère est toujours là. Le groupe Visteon a fait 100 millions de dollars de bénéfices en 2012, il a de l'argent. Et son arrogance prépare la prochaine grève !

Partager