Rigueur : Des ministres pour la « relance »... des profits17/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2333.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rigueur : Des ministres pour la « relance »... des profits

Plusieurs ministres ont pris quelque distance par rapport à la politique de rigueur du gouvernement, tandis qu'une partie du PS appelle Hollande à limiter les mesures d'austérité, au profit d'une politique de relance.

Benoît Hamon, par exemple, a déclaré que la politique actuelle a un effet récessif, Arnaud Montebourg juge que « le sérieux budgétaire » - façon de ne pas parler directement d'austérité - est absurde s'il « tue la croissance », et Cécile Duflot que la rigueur n'est plus soutenable. Ces ministres, vite rappelés à l'ordre par Jean-Marc Ayrault, n'ont évidemment pas été jusqu'à se désolidariser du gouvernement, qui multiplie les coupes budgétaires dans les services publics et les attaques contre le monde du travail. Ils dénoncent plutôt la pression de l'Union européenne et surtout de l'Allemagne, qui obligerait le gouvernement français, pour réduire le déficit de l'État, à diminuer ses dépenses, et considèrent que la réduction de la dette publique ne doit plus être la priorité absolue.

Leur prise de position revient à constater l'impasse dans laquelle se trouve le gouvernement face à la crise capitaliste : les mesures d'austérité, parce qu'elles réduisent le pouvoir d'achat des classes populaires, aboutissent à aggraver encore la crise. L'augmentation du chômage, la stagnation des salaires et les coupes dans les services publics pèsent sur la consommation et cela finit par poser un problème même aux patrons qui applaudissent à chaque mesure antiouvrière du gouvernement, mais s'inquiètent de voir leurs chiffres de vente stagner, voire baisser.

Mais aucun de ces ministres ni aucun responsable du PS ne parle de faire payer la crise à ceux qui l'ont provoquée, banquiers et grands capitalistes. Ils cherchent une façon plus efficace de relancer l'économie et les profits capitalistes, quitte à laisser s'accroître encore un peu plus la dette publique. En fait de relance, certains dirigeants du PS proposent de taxer un peu plus les hauts revenus en rendant la CSG progressive, de ralentir les suppressions de postes dans la fonction publique ou de lancer quelques grands chantiers publics. Mais la seule relance utile au monde du travail, ce serait pourtant celle des salaires et des embauches ! Or il n'est pas question pour ces ministres de s'en prendre au pouvoir des capitalistes de licencier ni de leur imposer de prendre sur leurs profits pour augmenter les salaires et partager le travail entre tous.

Rigueur ou relance à la sauce gouvernementale se rejoignent pour se préoccuper de la santé des profits capitalistes. Ce n'est pas de cela qu'ont besoin les travailleurs.

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