Rapport de Médecins du monde : Les politiques d'austérité dégradent l'accès aux soins17/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2333.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Rapport de Médecins du monde : Les politiques d'austérité dégradent l'accès aux soins

L'ONG Médecins du monde vient de publier son rapport sur l'accès aux soins des plus précaires en Europe. Basé sur les données recueillies auprès de 8 412 patients examinés en 2012 dans quatorze villes de sept pays européens, il fait partout le même constat : les politiques d'austérité menées par les gouvernements ne font pas qu'entraîner la dégradation des conditions de travail, de vie et de logement des plus pauvres, elles diminuent aussi leurs possibilités de se soigner.

La situation est particulièrement grave en Espagne, où un décret gouvernemental d'avril et août 2012 a limité la couverture santé de certaines catégories de la population. Les étrangers sans papiers ont été le plus durement touchés, les femmes au foyer, les étudiants et certains retraités ont aussi vu leurs remboursements médicaux diminuer notablement. Les conséquences ne se sont pas fait attendre : 62 % des patients soignés par Médecins du monde en Espagne avaient été privés d'accès aux soins au cours des douze mois précédents, contre 20 % en moyenne pour l'ensemble des quatorze villes européennes.

Ainsi, selon le président de Médecins du monde, « on voit aujourd'hui des petits enfants à qui on refuse de donner une carte de santé car ils sont enfants d'immigrés, ou des personnes souffrant d'un cancer qui doivent assumer elles-mêmes le coût de leur chimiothérapie, qui passe de 60 euros à 1 600 euros par mois ».

Au Portugal et en Grèce, où les gouvernements et la Troïka imposent des réductions drastiques des budgets santé, les équipes de l'ONG sont aujourd'hui confrontées à des patients obligés de choisir entre assurer le seul repas quotidien ou acheter leurs médicaments. « Il y a dix ans, nous avons ouvert le centre pour soigner les migrants de passage. Avec la crise, le nombre de patients a été multiplié par dix et les Grecs sont devenus majoritaires », a constaté une responsable de centre grecque.

Depuis deux ans, de nouvelles pathologies liées à la malnutrition des enfants sont apparues. Des maladies oubliées comme le paludisme ou la tuberculose ont fait leur retour.

« Les maladies contagieuses ne connaissent pas les barrières administratives », conclut l'ONG. On ne peut mieux dire.

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