Punchpowerglide – Strasbourg : Des promesses à la réalité17/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2333.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Punchpowerglide – Strasbourg : Des promesses à la réalité

Lorsque l'usine General Motors de Strasbourg a été vendue fin décembre à Punch Metals International, bon nombre de travailleurs ne se faisaient pas d'illusions sur ce que valaient les promesses de préserver les 989 emplois. Ils étaient loin de partager les envolées d'autosatisfaction, des élus locaux notamment.

Des vingt-huit jours de chômage annoncés fin décembre, on est passé à plus de cinquante pour le seul premier semestre. Et au retour de deux semaines d'arrêt du 25 mars au 8 avril, dès le lundi matin, les travailleurs apprenaient par affichage qu'il y aurait deux jours chômés de plus que prévu pour la semaine du 15 au 19 avril. Cela se traduit par des pertes de salaire de plus en plus importantes.

Mi-mars, la direction a convoqué une quarantaine de travailleurs des services annexes et leur a fait signer un avenant à leur contrat de travail pour aller en production. Pour une dizaine d'entre eux, cela s'est accompagné d'une baisse de leur coefficient, donc d'une diminution de salaire. Comme le social n'est pas le genre du nouveau patron, des travailleurs, hommes ou femmes, proches de la retraite, sont renvoyés sur des postes en chaîne de montage.

La direction, qui est toujours la même que sous GM, en dehors du nouveau patron, Dumarey, a réuni les travailleurs pour annoncer le plan directeur. En fait de plan, les 200 000 boîtes de vitesse par an promises par GM Company pour 2013 et 2014 sont en train de s'évaporer. Le patron de Punch prétend bien qu'il cherche d'autres clients pour la boîte six vitesses, mais ce ne sont que des paroles.

General Motors, qui était très pressé de se débarrasser de l'usine de Strasbourg, a trouvé l'homme de paille qu'il lui fallait pour endosser l'avenir, toujours très incertain, de l'usine. Le patron de Punch Metals International semble en effet s'être fait une spécialité de racheter des usines avec les aides publiques pour ensuite les liquider. C'est ce qu'il a fait dans l'Oise, en rachetant début 2012 l'usine Juy à Crépy-en-Valois et Still à Montataire, promettant monts et merveilles aux salariés de ces entreprises. Début 2013, ces deux usines sont en liquidation judiciaire et environ 200 salariés se retrouvent à Pôle emploi.

Les travailleurs de l'ex-GM sont conscients qu'il n'y a pas grand-chose de bon à attendre des compères qui se sont entendus sur leur dos, et qu'ils ne feront pas l'économie de la lutte s'ils ne veulent pas être passés au rouleau compresseur par ces margoulins.

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