Éducation nationale : La prochaine rentrée s'annonce mal17/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2333.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation nationale : La prochaine rentrée s'annonce mal

Le ministère de l'Éducation nationale vient de publier sa circulaire indiquant dans quelles conditions se fera la rentrée de septembre 2013.

En tout et pour tout, 3 000 postes seront créés dans les écoles primaires et maternelles, et 3 770 dans les collèges et les lycées. Ces chiffres ne signifient pas pour autant que tous ces enseignants supplémentaires se retrouveront devant des élèves le jour de la rentrée, le ministère ayant une large marge de manoeuvre pour jongler avec les chiffres. Mais ce qui est par contre certain, c'est qu'il n'y en aura pas plus, et qu'à l'échelle de toute l'Éducation nationale c'est parfaitement dérisoire. La circulaire est pompeusement baptisée : « La refondation de l'École est en marche ». Si elle avance à cette allure, elle n'est pas près d'arriver.

3 000 postes créés dans les 53 000 écoles du pays, cela fait à peine un poste en plus pour 18 écoles. Cela n'empêche pas le ministère d'égrener les objectifs que devrait atteindre l'Éducation nationale. Ils sont tous plus justifiés les uns que les autres, mais leur réalisation nécessiterait bien d'autres moyens. L'an prochain, il faudrait développer la scolarisation des moins de trois ans dans les quartiers les plus difficiles, améliorer le remplacement des enseignants absents, mettre en place le dispositif « plus de maîtres que de classes » consistant à affecter un enseignant supplémentaire aux écoles où les élèves sont les plus en difficulté. Comme si cela ne suffisait pas, 30 000 écoliers supplémentaires sont attendus. Dans ces conditions, les belles paroles gouvernementales resteront des effets d'annonce et la situation dans les écoles primaires et maternelles restera tout aussi catastrophique qu'aujourd'hui.

Dans les 11 400 collèges et les lycées, le tableau n'est pas plus brillant. 3 770 postes supplémentaires, cela ne fait même pas un pour trois établissements. Une grande partie sera consacrée au renforcement des moyens de remplacement. Et, là aussi, il y aura 30 000 élèves supplémentaires.

L'Éducation nationale est censée être la grande priorité du gouvernement, celle qui justifierait les suppressions de postes dans les autres ministères. On voit clairement aujourd'hui que rien ne va y changer de décisif. Lors de la rentrée scolaire de septembre 2012 les enseignants et les parents avaient constaté que le délabrement de l'école auquel avait abouti la présidence de Sarkozy n'avait pas cessé avec son départ. Vincent Peillon, l'actuel ministre, s'était alors retranché derrière le fait que la rentrée 2012 avait été élaborée par la droite au pouvoir. Aujourd'hui, il ne peut plus en dire autant, mais le résultat ne sera guère différent.

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