Corée du Nord : L'agresseur, ce sont les États-Unis !17/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2333.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Corée du Nord : L'agresseur, ce sont les États-Unis !

Les militants trotskystes américains qui publient le bimensuel The Spark reviennent, dans le numéro daté du 15 avril, sur les responsabilités des États-Unis dans la surenchère à laquelle on assiste depuis le 15 février dernier entre les États-Unis, la Corée du Nord et ses voisins.

Les médias américains sont remplis de comptes rendus sur les démonstrations de force militaire de la Corée du Nord et les menaces contre la Corée du Sud et les États-Unis. Les commentateurs discutent pour savoir si les États-Unis seront forcés d'entamer une nouvelle guerre.

Il y a effectivement une escalade militaire en cours, mais elle a été engagée par Washington. Et, si survient une autre guerre, elle sera lancée par les États-Unis.

Ces derniers ont d'ailleurs une attitude agressive vis-à-vis de la Corée du Nord depuis des décennies, sans répit depuis la guerre de Corée (1950-1953). Au cours de cette guerre, les États-Unis bombardèrent sans relâche la Corée du Nord, afin de l'écraser. Et depuis, les États-Unis ont continué de la punir, en rendant le commerce avec le reste du monde très difficile pour elle.

En 2012, l'administration Obama a intensifié ses pressions, tout en créant des prétextes à une agression.

En avril 2012, les États-Unis appelèrent à des sanctions complémentaires contre la Corée du Nord, en lui reprochant de s'être livrée au test balistique d'un missile - même si tous les experts sont d'accord pour dire que la Corée du Nord avait en fait mis sur orbite un satellite d'observation terrestre, ce qui n'a rien à voir.

En octobre dernier, les États-Unis ont accordé à la Corée du Sud une dispense à un traité international sur le contrôle des missiles, afin de lui permettre d'augmenter la portée de ses missiles balistiques et lui permettre de couvrir la totalité du territoire nord-coréen. En même temps, les États-Unis et la Corée du Sud se sont mis d'accord sur un plan qui prévoit des opérations conjointes contre la Corée du Nord, pour riposter par des moyens disproportionnés à tout ce qu'ils considéreront comme une « provocation ». Le plan inclut des attaques préventives contre les sites de missiles de la Corée du Nord, en d'autres termes, un chèque en blanc à une attaque sans provocation préalable.

Pas étonnant dans ces conditions que la Corée du Nord se sente menacée !

En plus, les États-Unis ont renforcé, par le biais d'une résolution des Nations unies, l'embargo économique contre la Corée du Nord, avec interdiction de commercer avec ce pays ou d'avoir affaire à ses banques, ou pour empêcher tout transfert d'argent à l'intérieur ou à l'extérieur du pays, de manière à couper complètement la Corée du Nord du reste du monde.

Sans surprise, celle-ci a riposté en faisant monter les enchères. Elle a réalisé un test nucléaire (le troisième en fait) en février dernier et menacé verbalement les États-Unis.

L'administration Obama s'est servi de ce test comme d'une « preuve » que la Corée du Nord a des ambitions nucléaires et qu'elle constitue une menace pour la Corée du Sud, les États-Unis et le monde. La DIA (les renseignements militaires américains) ont déclaré avoir une « confiance modérée » dans le fait que la Corée du Nord a fait des progrès dans la mise au point d'une tête nucléaire fiable. Peu importe que la Corée du Nord ait encore un long chemin à parcourir pour avoir effectivement des ogives nucléaires ou disposer de missiles capables de les transporter. Qu'importe que la même DIA ait déclaré, il y a dix ans, avoir la certitude que Saddam Hussein disposait d'armes nucléaires, ce que tout le monde sait maintenant avoir été un mensonge flagrant et éhonté.

Cela fournit un prétexte aux États-Unis pour poursuivre une agression contre la Corée du Nord. Elle a commencé en mars, quand les États-Unis et la Corée du Sud ont réalisé des manoeuvres militaires communes en face les côtes nord-coréennes, avec des vols de bombardiers B-52 à têtes nucléaires. Les États-Unis ont également rajouté des lance-missiles en Alaska et en Californie, pointés vers la Corée et l'Asie.

C'est cela l'enjeu. Comme ils l'ont fait pour l'Afghanistan et l'Irak, les États-Unis sont en train de renforcer leur présence militaire en Asie. Leur objectif est de sécuriser leurs intérêts économiques et les profits de leurs grandes entreprises dans cette région. Depuis la Seconde Guerre mondiale, leur priorité économique a été le contrôle de l'Asie.

Les États-Unis sont en train d'envoyer à la Corée du Nord un message selon lequel ils n'accepteront aucune tentative indépendante dans cette région, et cette pression sur la Corée du Nord est aussi une pression sur la Chine, afin qu'elle se montre coopérante.

Les États-Unis et les médias à leur solde ont dépeint Kim Jong-un comme un fou brutal. Mais, quand il est question de force brutale, personne n'arrive à la cheville de la classe dirigeante américaine et de son armée.

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