Analyse médicale : Grève des patrons de laboratoires17/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2333.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Analyse médicale : Grève des patrons de laboratoires

À l'appel de leurs syndicats, 70 % des patrons des laboratoires biologiques ont entamé une grève depuis mardi 2 avril, fermant même complètement les laboratoires le mercredi 17 avril.

Il s'agit de protester contre la décision du gouvernement de baisser les tarifs des actes pour la septième année consécutive, décision qui entre dans le plan d'économies de la Sécurité sociale. Les laboratoires menacent de supprimer des emplois et rendent l'État responsable des difficultés qu'ils disent rencontrer. En parallèle, le gouvernement impulse une réforme des laboratoires qui doivent se moderniser et obtenir une accréditation dans les années à venir. C'est d'ailleurs au nom des économies d'échelles permises par de tels regroupements que ces baisses de tarif sont justifiées.

Bien sûr ce sont les risques de disparition de petits laboratoires qui servent d'étendard dans ce bras de fer. Mais derrière les difficultés auxquelles ils pourraient se trouver confrontés, des groupes engagés dans cette activité, tels Novestia, Bionmis et autres, sont sur les rangs pour prendre le contrôle de cette activité. Leur ultime projet serait de mettre en place des plates-formes regroupant les centres techniques où seront analysés les prélèvements et de réduire le nombre des centres de prélèvement.

Certains petits laboratoires ont déjà fermé leurs portes. D'autres, au sein des hôpitaux, sont menacés de privatisation et d'ores et déjà restructurés. Cela pourrait avoir des conséquences pour les salariés, mais aussi pour les usagers en rendant l'accès aux examens médicaux plus difficiles en particulier dans les régions rurales.

Les gros laboratoires ou leurs actionnaires ne manqueront pas de se servir des risques de fermeture des plus petits pour obtenir des concessions en leur propre faveur.

Si les salariés ne veulent pas faire les frais de ce conflit engagé entre les laboratoires et le gouvernement, il leur reste à se faire entendre au nom de leurs propres intérêts, qui coïncident avec ceux des usagers.

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