Quelle « moralisation de la vie publique » ?10/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2332.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Quelle « moralisation de la vie publique » ?

Suite au scandale, Hollande et son gouvernement ont promis qu'ils allaient prendre les mesures adéquates pour que cela ne se reproduise pas. Les ministres sont donc tenus de rendre publique, avant le 15 avril, leur déclaration de patrimoine. Le Conseil des ministres sera saisi, le 24 du même mois, d'une proposition de loi visant à moraliser la vie politique. Il serait alors question de publier également les déclarations patrimoniales des parlementaires, d'allonger la liste des professions interdites à ces derniers, voire de leur interdire d'exercer leur profession durant leur mandat. Il serait aussi question de nommer une autorité, évidemment insoupçonnable, dotée des moyens de contrôler tout cela, d'augmenter les peines encourues, en particulier la durée de l'inéligibilité. Tout cela s'accompagne de discours vertueux.

Le problème est que ces discours ont déjà été prononcés à de nombreuses reprises, des mesures déjà prises, des commissions déjà nommées. Depuis 1988, par exemple, la « commission pour la transparence financière de la vie politique » est censée surveiller les éventuels « enrichissements anormaux » des parlementaires et ministres. On voit avec quelle efficacité ! Le précédent scandale d'ampleur avait conduit au départ du ministre du Travail de Sarkozy, Éric Woerth, et bien entendu à la nomination d'une commission, à la rédaction d'un rapport et même au vote de quelques mesures. Et après ?

Il y a donc toutes les chances que cela continue comme avant. De même qu'on ne peut pas empêcher un confiturier de se lécher les doigts, il paraît difficile d'éviter que nombre de gestionnaires des affaires de la bourgeoisie arrondissent leur pelote au passage.

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