PSA Aulnay-sous-Bois : Onze semaines de grève, et une pêche d'enfer ! Contre l'État PS... A03/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2331.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Aulnay-sous-Bois : Onze semaines de grève, et une pêche d'enfer ! Contre l'État PS... A

En grève depuis le 16 janvier, les travailleurs de PSA Aulnay continuent à harceler le patron et les pouvoirs publics. Mercredi 27 mars, 150 grévistes ont ainsi occupé la Direction générale du travail, dans le 15e arrondissement de Paris. C'est notamment là que se décident les validations de licenciements de délégués syndicaux, y compris parfois contre l'avis des inspecteurs du travail. Rappelons que huit militants CGT de PSA Aulnay sont licenciés ou menacés de licenciement pour « faute grave », en réalité pour fait de grève.

Jeudi 28 mars, 130 grévistes ont occupé cette fois le siège du Medef, toujours par surprise. L'accueil a été quelque peu glacial. Mme Parisot, qui s'était pris une claque dans sa tentative d'obtenir un nouveau mandat, n'appréciait manifestement pas que les travailleurs s'invitent dans cette officine patronale. Des dizaines de gendarmes mobiles ont rapidement cerné l'immeuble, avant de l'investir. Les grévistes sont sortis la tête haute. Puis, après une longue attente (et le départ des caméras de télévision), la police les a embarqués dans des paniers à salade, pour les emmener dans un centre de rétention, rue de l'Évangile à Paris 18e. Après un contrôle d'identité, les grévistes ont été relâchés, regonflés à bloc et fiers d'être vus comme une menace par les autorités. Et c'est en manifestant dans les rues du 18e arrondissement qu'ils ont terminé la journée.

Vendredi 29 mars, c'était jour de paie. En février, la caisse de grève avait déjà permis de verser 800 euros à chacun. En mars, les 290 000 euros collectés ont permis de verser à chaque gréviste 900 euros, complétés de 400 euros pour ceux qui n'ont bénéficié d'aucune aide municipale, soit un total de 1 300 euros. Ce fruit de la solidarité collective de milliers, de dizaines de milliers de travailleurs, fait chaud au coeur des grévistes. Il aide aussi à tenir, face à toutes les difficultés matérielles que pose une grève aussi longue.

Mardi 2 avril, la grève a redémarré sur les chapeaux de roue. La direction n'est toujours pas en mesure de redémarrer la production et aucune voiture n'est sortie ce jour-là Les grévistes restent aussi nombreux et toujours aussi déterminés. La preuve, la direction avait convoqué les cinq comités hygiène et sécurité (CHSCT) de l'usine pour leur demander leur avis sur le « plan de sauvegarde de l'emploi » (le plan de licenciements). Les grévistes ont décidé d'aller demander des comptes à la direction, notamment sur l'annulation d'une expertise prévue sur les conditions de travail.

Au bout de plusieurs reports, la direction annonçait que tous les CHSCT se réuniraient le lendemain 3 avril, au siège de PSA, avenue de la Grande-Armée. Dans le même temps, elle faisait tomber dix nouvelles mises à pied conservatoires avec effet immédiat, en vue de licenciements. C'est la preuve que cette nouvelle action pacifique des grévistes a été très peu appréciée de la direction, qui faisait là un énième coup de bluff à la veille de la première réunion de négociations sur l'annulation des sanctions disciplinaires et poursuites pénales, également prévue le 3 avril.

Pour le reste, les grévistes restent déterminés et bien conscients qu'il faudra encore de nombreuses actions pour gagner le bras de fer engagé avec la direction.

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