Halte aux expulsions !03/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2331.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Halte aux expulsions !

Les expulsions locatives ont repris depuis le 31 mars. Elles sont de plus en plus systématiques, selon les termes de la fondation Abbé-Pierre, qui parle d'un « traitement répressif sans précédent » croissant au fil des années : de 2001 à 2011 les expulsions réalisées par la police ont doublé, passant de 6 337 à 12 759. Mais, à ces expulsions manu militari, il faut ajouter tous les départs forcés sous la pression des huissiers et par peur d'une intervention policière, soit au total 40 000 à 50 000 familles chassées de chez elles chaque année.

Une partie croissante de la population, en raison du chômage mais aussi de la faiblesse des salaires, se trouve de plus en plus souvent incapable de payer des loyers en augmentation constante.

Les gouvernements successifs ont promis de s'attaquer au problème, de construire au moins une partie des logements sociaux réclamés par 1 200 000 personnes. Mais, entre 2001 et 2012, selon le rapport de la fondation Abbé-Pierre, 54 % de la production nouvelle de logements prétendument destinés aux revenus modestes ont été financés par le PLS (plan locatif social), dont le niveau de loyer n'est accessible qu'à 15 % des demandeurs de logement social. Pour 2013, les mises en chantier diminuent globalement avec, selon la Fédération du bâtiment, 315 000 logements neufs prévus, alors que le gouvernement en promettait 500 000, dont 95 000 logements sociaux, au lieu des 150 000 annoncés.

La priorité, comme le réclament les différentes associations de défense des mal-logés et un certain nombre de maires, c'est d'abord un arrêt des expulsions. C'est aussi la réquisition des appartements vides, pour héberger en urgence ceux qui se retrouvent déjà à la rue. C'est enfin une réelle politique du logement, et non une succession de plans qui visent plus à soutenir les promoteurs qu'à résoudre le problème des mal-logés et des expulsés.

Partager