CHI de Clermont de l'Oise : En lutte contre le démantèlement de l'hôpital03/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2331.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CHI de Clermont de l'Oise : En lutte contre le démantèlement de l'hôpital

Depuis le 4 mars 2013, la CGT du CHI, l'hôpital psychiatrique de Clermont de l'Oise, a lancé un mot d'ordre de grève illimitée, ce qui est en partie symbolique puisque la totalité du personnel se trouve réquisitionnée, avec des effectifs assignés dans les services plus nombreux encore qu'en temps ordinaire.

Ce mouvement entend dénoncer la dégradation des conditions de travail et le plan qui pourrait aboutir à la suppression de 500 lits d'hospitalisation sur 1 001 lits existant encore aujourd'hui. Il se traduit par la disparition progressive des postes de soignants et des emplois dans l'administration, la logistique et les services techniques.

Le bras de fer s'est engagé dès 2011. Les rapports de l'Inspection générale des affaires sociales, l'IGAS, sous le contrôle du gouvernement, faisaient le constat de la vétusté de l'hôpital qui nécessitait de rénover et d'investir entre 80 et 130 millions d'euros. Mais en même temps ils réaffirmaient la nécessité absolue de mettre en place un plan drastique de « retour à l'équilibre financier ». Les mesures préconisées alors prévoyaient un vaste plan de démantèlement : fermetures de lits, abandon de structures extérieures, abandon des immeubles et terrains existants sur la ville de Clermont et leur revente dans une vaste opération immobilière.

Le CHI de Clermont de l'Oise est le plus grand hôpital psychiatrique du pays, avec 2 700 personnes qui y travaillent. Il rayonne sur toute l'Oise et une partie des Hauts-de-Seine dans la région parisienne. Les conditions de travail y étaient déjà dures, les services séparés les uns des autres par pavillon, et la prise en charge des patients difficile, avec des effectifs bien souvent en dessous des seuils minimaux, non conformes aux besoins.

Après le départ brusque de l'ancienne directrice, le directeur nommé par l'ARS a reçu mission d'accélérer la restructuration et de réaliser les économies attendues. Mais c'est avec l'arrivée du nouveau gouvernement que les choses se sont encore accélérées. La nouvelle ministre a dû penser que les conditions étaient maintenant réunies pour passer à l'offensive. L'administration a comme allié le président PS du conseil de surveillance de l'hôpital, Vantomme, sénateur et vice-président du conseil général.

Ce plan se place dans le plan général de démantèlement des hôpitaux psychiatriques publics, dont bien des régions ont été déjà victimes et qui a vu une partie des malades rejetés à la rue. D'ores et déjà tous les services sont touchés. Les conditions de travail deviennent insoutenables : augmentation de la charge de travail, rappel sur les repos, les week-ends, pression de l'encadrement. Il manque des dizaines d'ASH au CHI pour effectuer l'entretien quotidien requis dans un hôpital.

Depuis le 4 mars, une série de rassemblements et de manifestations ont eu lieu, regroupant plusieurs dizaines d'employés. Certains se sont encore invités au conseil de surveillance du 15 mars pour faire entendre les revendications du personnel et dire non au projet d'établissement.

Le personnel peut vérifier chaque jour que, pour garantir son avenir et celui des patients, il ne pourra compter que sur sa mobilisation, ses luttes, et que ses seuls alliés seront les autres salariés des hôpitaux, attaqués aussi en ce moment, et au-delà tous les autres travailleurs.

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