En juin dernier, dans le cadre du retour à l'équilibre financier, la direction des HCL (Hospices civils de Lyon) a décidé de supprimer des postes de soignants dans deux unités, adaptant la prise en charge des patients aux nouveaux effectifs. Dès l'annonce de cette décision, un comité de défense s'est constitué avec des usagers et leurs familles, des personnels soignants, animé par les syndicats CGT et SUD.

Cette décision faisait que certains patients ne pourraient plus être hospitalisés en rééducation car demandant trop de soins. Actuellement, il n'y a plus que trois aides-soignants pour 25 patients, pour faire les toilettes, pour les lever, ou encore pour faire manger les plus lourdement handicapés. Une seule infirmière est prévue le soir. Quant aux autres unités de l'hôpital, elles voient leur charge de travail augmenter alors que les effectifs ne suivent pas.

Des séances de rééducation sont annulées parce que les patients ne sont pas prêts à temps ou par manque de kinés. Des malades continuent d'être nourris par sonde, faute de temps pour leur donner à manger. Ils ne sont douchés qu'une fois par semaine. Des pansements sont reportés, le ménage des chambres n'est pas toujours fait, et ce sont les familles qui l'assurent. Certaines d'entre elles, qui ne connaissent pas les difficultés des équipes soignantes et qui voient leurs proches incorrectement pris en charge, réagissent parfois violemment.

Depuis six mois, le comité de défense a alerté les associations d'handicapés, les élus, les médias, le ministère de la Santé. « La situation ne peut pas rester en l'état », a déclaré le nouveau directeur général des HCL au personnel de l'établissement le 22 février dernier. Il se propose de faire requalifier ces services pour avoir de meilleurs remboursements de la Sécurité sociale et ainsi pouvoir embaucher. Le 15 mars, le comité a été reçu par le maire de Lyon qui, lui aussi, propose de demander des mesures plus rapides.

Quelles seront-elles ? Seront-elles à la hauteur de l'urgence des demandes ? En attendant, cette situation, qui dure depuis des mois, ne fait qu'attiser les mécontentements.