Hollande et Airbus : Les actionnaires se frottent les mains, pas les travailleurs21/03/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2329.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hollande et Airbus : Les actionnaires se frottent les mains, pas les travailleurs

Hollande s'est glorifié de la commande de 234 Airbus par une compagnie indonésienne, pour 18 milliards d'euros. Le fait que cette compagnie ait été placée sur la liste noire des compagnies aériennes à éviter car... peu fiable, a été moins médiatisé. Comme d'ailleurs le fait que celle-ci avait commandé également 230 Boeing. L'avenir dira si tout cela est... fiable et suivi d'effet.

Mais qu'à cela ne tienne pour Hollande, « C'est le contrat du siècle », « un exemple pour notre économie ». C'est « une fierté nationale et européenne ». Car pour le gouvernement « socialiste », si les actionnaires se frottent les mains, ce devrait être du pain bénit pour la population. Ce gouvernement, qui depuis sa mise en place ne jure que par le bien-être des entreprises, a enfin de bonnes nouvelles. Cette commande vient à point nommé pour lui permettre d'escamoter toutes les mauvaises annonces concernant la hausse du chômage ou la valse des licenciements.

On comprend que les actionnaires aient des raisons de se réjouir en ce début d'année, en particulier après l'annonce des résultats de EADS, propriétaire d'Airbus, qui a publié ses résultats 2012 avec un bénéfice en hausse de 19 %. D'autant que, avant même cette commande indonésienne comme avant les mégacommandes passées la semaine dernière par une compagnie turque ainsi qu'une compagnie allemande, Airbus totalisait déjà plus de 523 milliards d'euros de commandes, plus de 4 682 avions à construire et plus de huit ans de travail assuré.

Les actionnaires sont contents. Hollande est content. Mais les travailleurs ont beaucoup moins de raisons de l'être. Selon Hollande, il devrait y avoir pas moins de 5 000 embauches ! Mais pour les travailleurs d'Airbus les embauches sont toujours aléatoires, quand les annonces ne sont pas considérées comme de l'enfumage. Ainsi, selon la direction d'Airbus, en 2011, où il était question également de plusieurs milliers d'embauches à Toulouse, il n'y en a eu au final que 929, avec dans le même temps 577 départs. Le nombre de postes créés en CDI n'a donc été que de 352 seulement. Par contre les heures supplémentaires ont explosé et la chasse aux temps morts est devenue une préoccupation permanente des chefs.

Les salariés d'Airbus vont donc avoir la garantie du travail, mais ils auront surtout l'assurance que les cadences vont augmenter et que les conditions de travail vont devenir encore plus difficiles !

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