Lorsqu'a été connu en Russie le projet de taxation spéciale des avoirs bancaires à Chypre, cela a soulevé un tollé.

Dans la presse russe, officiels et personnalités du monde des affaires se sont répandus en imprécations. « Spoliation », « vol »... sont parmi les plus douces. Mais elles émanent de spécialistes en la matière. Il faut savoir en effet que Chypre, avec son régime de paradis fiscal, a été utilisée dès l'effondrement de l'Union soviétique, fin 1991, comme coffre-fort par tous ceux - bureaucrates, affairistes, mafieux - qui voulaient cacher tout ce qu'ils volaient en Russie.

Et avec l'outrance propre à ces nouveaux arrivés dans le monde de la propriété, ils ne font pas dans la dentelle. Dans le journal pro-gouvernemental Izvestia, un « expert » s'indigne d'un « acte barbare de type soviétique ». Et le milliardaire Lebedev, actionnaire de la compagnie aérienne Aeroflot, n'hésite pas à prétendre que « seuls les bolcheviks pratiquaient de telles choses pendant la guerre ».

Dire que les dirigeants de l'Union européenne se comporteraient de façon « soviétique », voire en « bolcheviks », cela va en faire s'étrangler (de rire) plus d'un à Bruxelles, Paris ou Berlin.