Caisses d'allocations familiales : Une situation catastrophique21/03/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2329.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Caisses d'allocations familiales : Une situation catastrophique

La ministre de la Famille, Dominique Bertinotti, a reçu lundi 18 mars le conseil d'administration de la CNAF (Caisse nationale des allocations familiales) et les représentants des CAF départementales. Ces derniers réclament plus de moyens pour faire face aux retards dans le traitement des dossiers dans toutes les CAF. La situation n'a jamais été aussi catastrophique : le Val-d'Oise cumule dix-neuf jours de retard, les Bouches-du-Rhône dix-huit jours, l'Essonne dix-sept jours, etc.

Pour expliquer cette situation, il y a la crise, la montée du chômage, la baisse des revenus, avec un nombre toujours plus important de dossiers à traiter, mais il y a également les suppressions de postes décidées par les gouvernements, 1 200 postes en moins depuis quatre ans. Les départs en retraite ne sont remplacés qu'à raison d'un sur deux. Et le gouvernement actuel n'est pas revenu sur cette décision.

À cela s'ajoutent la complexité de la législation et les modifications qui interviennent régulièrement. Cela fait de nombreuses années que les gouvernements successifs, pour des raisons d'économies, revoient la législation à la baisse. Quelques exemples : à la naissance du deuxième enfant, les allocations familiales ne sont plus versées à partir du mois anniversaire, mais le mois suivant. Pour les aides au logement, elles ne sont plus perçues le mois de l'entrée dans les lieux, mais également le mois suivant, etc. Ainsi, discrètement mais sûrement, les gouvernements rabiotent les droits, et cela multiplié par le nombre des allocataires aboutit à de substantielles économies.

Avec les licenciements, les fermetures d'usines, le nombre de bénéficiaires du RSA augmente. Même si ces dossiers sont traités en priorité, cela demande des délais, que ces familles ne peuvent supporter.

Dans bien des CAF, comme à Paris ou dans le Val-de-Marne, les formations de techniciens sont en nombre insuffisant. La CAF de Paris, par exemple, réduit les formations, qui passent de un an à six mois. Les prestations qui n'ont pu être étudiées le seront sur les postes de travail. Avec qui ? Dans quelles conditions ? Tout cela parce qu'il manque cruellement des employés. Et si, grâce à l'informatisation, des tâches peuvent être mutualisées (toutes les CAF traitent les dossiers des unes et des autres, par exemple la CAF de Paris fait traiter ses dossiers à Arras) ; si une partie des appels téléphoniques sont gérés par Guéret, cela ne suffit pas à résoudre les problèmes liés au manque de personnel.

La prochaine Convention d'objectifs et de gestion a décidé de créer une cellule d'écoute et d'accompagnement psychologique du personnel, par téléphone. La CNAF est donc consciente que la baisse des effectifs, l'augmentation de la charge de travail et la baisse des salaires détériorent les conditions de travail et la santé des employés. Mais si le président du conseil d'administration de la CNAF dit qu'il « faudrait commencer par embaucher des CDD immédiatement, puis de nouvelles embauches pérennes et simplifier la législation », pour l'instant ce ne sont que des paroles.

Le gouvernement, quant à lui, envisage de supprimer 2 000 postes dans les quatre prochaines années. Les employés comme les familles doivent se mobiliser pour faire annuler ces prochaines décisions. Une journée de grève est prévue le 2 avril.

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