Espagne : La « marée de la colère » continue de monter27/02/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2326.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : La « marée de la colère » continue de monter

Samedi 23 février des milliers de manifestants ont envahi les rues de seize villes d'Espagne pour, à nouveau, protester et dénoncer les coupes budgétaires qui mettent de plus en plus à mal les services publics.

À Madrid, quatre cortèges ont convergé place Neptune où se sont mêlées les différentes « marées », comme on dit maintenant : la verte pour l'éducation, la blanche pour la santé et la noire pour l'administration publique. Et partout ailleurs aussi, à côté des pancartes brandissant les ciseaux du « tijerazo » (coup de ciseaux) sont apparues les « enveloppes », allusion claire aux fameuses enveloppes que l'ex-comptable du Parti populaire de Rajoy, Barcenas, a généreusement distribuées aux dirigeants du PP et qui symbolisent depuis la corruption des politiques avec les milieux d'affaires.

Face à la corruption, qui n'est pas nouvelle mais dont la teneur apparaît de plus en plus au grand jour chaque semaine par de nouvelles révélations dans la presse, l'écoeurement ne fait qu'augmenter, au vu des sacrifices de plus en plus lourds imposés aux travailleurs. S'appuyant sur ce rejet légitime, les organisateurs, associations,15-M et autres partis politiques comme Izquierda Unida, tout en dénonçant les coupes budgétaires, mettent ainsi en avant la lutte « pour une véritable démocratie » ou « contre la perte de légitimité des institutions ». Mais cette fameuse démocratie en Espagne (comme ailleurs) n'a rien fait d'autre, depuis qu'elle a été mise en place, que de défendre les intérêts des capitalistes.

Les travailleurs, pour ne pas payer la crise, doivent d'abord mettre en avant leurs intérêts. En ce moment même, les travailleurs d'Iberia se sont lancés dans un mouvement de grève pour empêcher le licenciement de plus de 3800 d'entre eux. Et ils montrent qu'ils ne sont pas prêts à se laisser faire. En Espagne comme en France, le patronat multiplie les plans « sociaux » uniquement pour garantir ses profits.

Pendant que les entreprises jettent des milliers de travailleurs à la rue, elles reçoivent des subventions, ne payent pas d'impôts, bénéficient d'amnisties fiscales, placent des millions dans des paradis fiscaux. Cela est vrai aujourd'hui, comme cela l'était hier sous le gouvernement socialiste Zapatero.

Les travailleurs doivent s'opposer aux coupes budgétaires et ils doivent mettre toutes leurs forces dans la lutte pour interdire les licenciements. Ce serait un premier pas pour en finir avec le gigantesque vol qu'accomplit la bourgeoisie sur les richesses sociales.

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