Continental : Les travailleurs toujours mobilisés27/02/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2326.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Continental : Les travailleurs toujours mobilisés

Mardi 23 février à 8 h 30, 400 travailleurs de l'usine Continental Clairoix ont répondu présent au rassemblement organisé par le comité de lutte, avant la réouverture du procès devant les Prud'hommes prévu un peu plus tard ce jour-là.

Car, au-delà du procès où 680 salariés réclament que soit constatée l'absence de motif économique pour la fermeture de leur usine et les 1 113 licenciements qu'elle a entraînés, les ex-salariés de Continental entendent poursuivre leur action en vue de faire assumer à leur patron et au gouvernement leurs responsabilités face à ce désastre économique et humain.

La détermination à ne pas lâcher prise, après quatre ans de mobilisation, a été renforcée par le jugement du tribunal administratif d'Amiens du 14 février. Celui-ci a constaté que jamais Continental n'avait eu de difficultés économiques réelles, que les chiffres sur le rétrécissement des marchés, annoncés pour justifier de prétendues difficultés économiques, se rapportaient en réalité à des objectifs, et non à des ventes effectives. Enfin, tant la division pneumatique que la société dans son ensemble avaient toujours gardé un taux de rentabilité hors du commun et avaient engrangé des milliards de bénéfices. C'est donc bien toute la conduite économique du groupe Continental qui a été condamnée, et cela juge aussi la complicité des deux gouvernements qui ont eu à se prononcer sur ce dossier : l'ancien, avec Sarkozy, et le nouveau, avec Hollande, ont tous deux déclaré la fermeture de l'usine justifiée.

C'était ce que le comité de lutte avait dénoncé depuis mars 2009. Même connaissant la fragilité et l'incertitude des procédures judiciaires, ce jugement est un atout. Son mérite essentiel est de mettre à nu les mensonges patronaux, et les travailleurs avec leur comité de lutte veulent s'en servir.

L'assemblée des 400 travailleurs rassemblés mardi 26 février a donc donné un mandat au comité de lutte : tout faire pour rassembler les travailleurs de Continental pour réclamer à leur patron commun qu'il rende ce qu'il a volé et qu'il répare les dégâts inestimables dont il s'est rendu coupable, lui et ses complices gouvernementaux.

Cet appel a déjà été entendu dans les usines de France. Les organisations syndicales CGT et CFDT de Continental Toulouse et sa région ont envoyé un message de solidarité à leurs camarades de Clairoix pour ce rassemblement et vont étudier avec les représentants du comité de lutte les actions possibles en direction de Continental AG, dont le siège est à Hanovre en Allemagne. De même, déjà, les syndicats (majoritaires) FO et CGT de l'usine de Sarreguemines, dernière usine pneumatique de Continental en France, ont convenu d'une rencontre prochaine avec le comité de lutte dans le même esprit. Comme cela a été rappelé lors de ce rassemblement, les travailleurs peuvent représenter une force considérable s'ils savent surmonter les fausses divisions au-delà des sites et au-delà des frontières.

Pour conclure, après a voir applaudi le soutien de 7 500 euros envoyés aux grévistes de PSA Aulnay, l'assemblée des travailleurs de Continental a voté une motion réclamant l'annulation des licenciements pour fait de grève. Enfin, les travailleurs ont été appelés à participer le plus massivement possible à la manifestation du 5 mars à Compiègne. Le combat continue et le premier objectif est de ne pas laisser tomber au RSA, ou pire, des centaines d'ex-salariés de Continental encore inscrits à Pôle emploi aujourd'hui.

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