Loiret : Contre une taxe éhontée sur les poubelles, une grève d'usagers20/02/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/02/une2325.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loiret : Contre une taxe éhontée sur les poubelles, une grève d'usagers

La colère a gagné la majorité des 80 000 habitants de 64 communes à l'est d'Orléans, suite à l'explosion de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères : plus de 300 % d'augmentation en moyenne pour deux fois moins de levées !

Le Sictom (Syndicat intercommunal de collecte et de traitements des ordures ménagères) de Châteauneuf-sur-Loire, prenant prétexte du Grenelle de l'Environnement, a remplacé l'ancienne taxe indexée sur la valeur locative par un calcul du nombre de levées annuelles, grâce à des poubelles soi-disant « intelligentes » munies d'une puce électronique.

Les augmentations sont intolérables pour beaucoup : « Avant je payais 75 euros, comment vais-je pouvoir verser une somme de 229 euros avec ma toute petite retraite ? » confiait une retraitée. Sur la commune d'Ingrannes, une étude montre que sur 223 foyers, quatorze vont payer au total 1 800 euros de moins, alors que les 209 foyers restants vont payer 33 500 euros en plus. Cette nouvelle répartition de la facture est totalement injuste car elle ne tient aucun compte du revenu des habitants.

Sous l'impulsion d'une poignée d'habitants d'Ingrannes, un collectif a vu le jour : le Collect'Actif 64, qui a pour mot d'ordre l'annulation de ces tarifs exorbitants. Six réunions publiques ont réuni 1 600 personnes, dont plus de 700 ont cotisé. Une pétition rassemble déjà près de 10 000 signatures et les habitants refusent d'utiliser leur poubelle à puce.

Depuis deux mois la mobilisation s'est étendue. Le 26 janvier, une manifestation à Châteauneuf-sur-Loire a rassemblé 3 000 personnes, du jamais vu dans cette commune de 8 000 habitants ! Le 10 février, à l'appel du collectif, 4 000 poubelles ont été déposées devant les mairies des 64 communes.

Devant cette situation, le préfet a vivement conseillé aux délégués du Sictom de se prononcer pour un retour à l'ancienne taxe lors d'un vote prévu le 21 février et le collectif a envoyé des courriers demandant à tous les maires de prendre clairement position contre la hausse.

La lutte collective commence à payer. Dans les manifestations et dans la presse régionale, certains affichent leur « esprit de révolte ». Un retraité dénonçait : « Je ne peux pas sentir le système, le fait qu'une petite caste décide pour tout le monde, sans consultation. » Cette mobilisation collective est un exemple à suivre.

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